Matériaux cristallins pour l’extraction sélectives de cations métalliques monovalents : compréhension du lien entre structure cristalline et sélectivité
L’extraction sélective de cations métalliques monovalents de solutions aqueuses de compositions complexes est une étape clé dans de nombreux domaines liés à l’énergie. Au cours de cette étude, des adsorbants spécifiques pour le Cs, en vue d’une décontamination d’effluents produits par l’industrie nucléaire, et pour le Li, afin de pouvoir extraire et récupérer ce métal stratégique pour le développement de batteries, seront étudiés. De par leur modularité en terme de porosité et de structure, les oxydes cristallins (type zéolithe) sont prometteurs pour extraire sélectivement de tels cations. Afin de comprendre le rôle de leur microstructure sur leurs performances et mécanismes de sorption/désorption, il est important de pouvoir identifier les sites de sorption sélectifs au sein de ces structures cristallines.
L’objectif de ce travail de recherche est ainsi, d’une part, de synthétiser des structures cristallines permettant la sorption sélective du Cs ou du Li. Puis, grâce à des caractérisations fines à l’échelle atomique ainsi que des travaux de reconstruction de structures, nous allons chercher à identifier la localisation des sites sélectifs de sorption au sein de ces matériaux et, de cette manière, mieux comprendre leurs mécanismes et propriétés de sorption.
Pour ce contrat post-doctoral, nous recherchons un docteur en science des matériaux possédant de fortes compétences en synthèse et en caractérisation de matériaux cristallins par diffractions des rayons X. Une expérience sur l’étude d’oxydes cristallins, type zéolithe, serait un plus.
Conception de nouveaux outils microfluidiques pour les procédés chimiques d’extraction liquide-liquide
Cette proposition de post-doc de 12 mois s’inscrit dans le cadre du PIA MiRAGe : Plan d’Investissement Avenir « Outils Microfluidiques pour une R&D Accélérée sur les procédés de recyclaGe ».
Le projet MIRAGE vise à proposer un ensemble d’outils, plateformes et méthodes micro et millifluidiques permettant d’accélérer, intensifier et de rendre plus flexibles la R&D sur les nouveaux procédés de recyclage de métaux stratégiques (nucléaires ou non nucléaires) tout en minimisant les quantités de matières mises en œuvre.
Pour ce faire de nouveaux outils microfluidiques ont été conçus au CEA ISEC pour réaliser des opérations d’extraction liquide-liquide à contre-courant. Ces outils permettent de bousculer les ordres de grandeur dans l’importance des phénomènes physico-chimique mis en œuvre.
L’intérêt de cette invention est double et sera le cœur de travail de ce post-doc :
-Effectuer des opération d’extraction sur des temps et des volumes liquides très faibles.
-Transposer cette invention à des volumes plus importants.
Ainsi, dans un premier temps ce travail de post-doc cherchera à étudier plus en détail les capacités de ce nouveau dispositif microfluidique, puis à transposer cette nouvelle technique à des contacteurs plus volumineux.
Le travail sera effectué dans les installations de l’ISEC au CEA, sur le site de Marcoule en partenariat avec le CNRS, Universités et l’INP de Toulouse.
Conversion de l’uranium et du plutonium par dénitration thermique avancée en présence d’additifs organiques
Les procédés de conversion de l’uranium et du plutonium consistant au passage d’actinides présents en solution à une forme solide permettant la fabrication de combustible MOx (Mixed Oxide fuel) occupent une place clé dans le recyclage du combustible nucléaire usé. Plus particulièrement, la préparation d’oxydes homogènes (U,Pu)O2 constitue un enjeu dans l’optique d’un multi-recyclage des actinides présents dans le combustible usé. Dans ce contexte, la conversion par voie ADOA (Advanced Denitration in presence of Organic Additives) constitue une option permettant la préparation d’oxyde avec une excellente homogénéité de la distribution cationique, sans nécessiter d’étape d’ajustement valentiel. Ce procédé repose sur la formation d’un gel polymère en phase aqueuse, permettant de piéger de façon homogène les actinides présents en solution, puis à déshydrater et calciner ce gel pour former des oxydes d’actinide. Néanmoins, une optimisation des conditions physico-chimiques à mettre en œuvre pour adapter ce procédé à l’industrie nucléaire et obtenir des oxydes adaptés aux opérations de fabrication du combustible nucléaire reste nécessaire.
L’objectif de ce projet de recherche postdoctoral sera de préciser les conditions à mettre en œuvre lors de la polymérisation, du séchage du gel et de sa calcination pour développer un protocole complet et évaluer la robustesse du procédé. Les aspects liés à la morphologie des oxydes d’actinide obtenus, à la teneur en impuretés à l’issue des essais (en particulier la teneur en carbone résiduel), la facilité de mise en œuvre du procédé et son adéquation avec la fabrication de pastilles de combustible MOx seront particulièrement étudiés.
Le (la) candidat(e) recherché(e) devra être titulaire d'une thèse en radiochimie ou chimie des matériaux. Les résultats obtenus seront valorisés par le biais de brevets et/ou de publications permettant d’ouvrir des perspectives d’emploi en recherche académique ou en R&D industrielle.
Optimisation des scénarios de transition énergétique par une approche dynamique de l’Analyse de Cycle de Vie
La modélisation de la transition énergétique, avec une projection jusqu’en 2050 et adaptable à différents pays ou stratégies, est complexe en termes d’ACV car elle fait intervenir de nombreux paramètres :
- une dizaine d’énergies possibles, avec des inventaires évolutifs de construction des infrastructures de production/stockage d’électricité
- une évolution délicate à estimer des technologies pour une filière donnée
- une production d’électricité en adéquation avec la consommation nationale, pouvant prendre des trajectoires très variées
- des scénarios très contrastés possibles, incluant des montées en puissance plus ou moins rapides des renouvelables et une baisse temporaire du nucléaire, compensée ou non par des centrales à cycle combiné au gaz
- une nécessité de prévoir plusieurs formes de stockage de l’électricité selon l’importance du parc d’énergies non pilotables, avec des puissances dépendant de la durée de stockage
- la corrélation ou non de la puissance de stockage avec le niveau d’interconnexion des réseaux électriques européens.
Le travail consistera à analyser les inventaires disponibles dans la base Ecoinvent couplée à SimaPro, à les modifier selon les technologies prévisibles pour le moyen terme, à compléter la modélisation en langage Python pour inclure la totalité des paramètres envisagés.
L’objectif est de déterminer les meilleurs trajectoires possibles d’un point de vue environnemental, en s’appuyant sur les « midpoints » puis les « endpoints » pour réduire le nombre d’indicateurs et fournir in fine un outil flexible d’aide à la décision.
modélisation de la cinétique de précipitation de l’uranium en fonction du pH. Application à un réacteur à lit fluidisé
L’usine Orano au Niger (Somaïr) précipite son concentré uranium dans un réacteur à lit fluidisé par ajout d’hydroxyde de sodium. Le concentré obtenu contient environ 6% de sodium qui entraine des pénalités du convertisseur. Orano a effectué en fin d’année 2019 des essais sur un lit fluidisé au laboratoire pour changer le point de fonctionnement de la précipitation et former préférentiellement de l’UO3 via un changement de pH. Pour affiner le pilotage de l’unité industrielle, une modélisation des réactions de précipitation de l’uranium s’avère nécessaire. Le candidat devra proposer et calibrer un modèle de la précipitation compétitive de Na2U2O7 et UO3 basé sur les constantes d’équilibre et des cinétiques des réactions, en fonction du pH au sein du réacteur. En particulier, le modèle devra permettre de comprendre l’impact du pH sur la répartition des deux espèces principales identifiées dans le concentré : Na2U2O7 et UO3. Ce modèle chimique devra servir de donnée d’entrée à un modèle physique existant du réacteur à lit fluidisé. Un élargissement du modèle à d’autres réactifs de précipitation, notamment la magnésie pourrait également être étudié.
Suivi dynamique par diffusion de la lumière du transfert de matière entre phases dans des écoulements multiphasiques
La compréhension et la modélisation des procédés de recyclage étudiés au CEA nécessitent la mesure des propriétés locales et moyennes des écoulements multiphasiques impliqués dans les différents appareils de génie chimique étudiés. La R&D étant en outre généralement basée sur des expérimentations à petite échelle, l’accès à ces grandeurs est bien souvent difficile, et ne doit, bien entendu, pas perturber le système observé. Dans ce contexte les méthodes optiques, associées à une simulation fine des phénomènes physiques d’interactions lumière/matière, sont particulièrement appropriées et font l’objet depuis plusieurs années de développements spécifiques. C’est pourquoi, le DMRC/LGCI étudie, en collaboration avec des partenaires académiques (CNRS/IUSTI), deux techniques interférométriques optiques adaptées à la caractérisation dans les appareils utilisés en R&D procédé : l’HN en ligne et la Réfractométrie Arc-en-Ciel (RAC). Les études antérieures ont montré que l’HN permet une mesure simultanée de la position 3D, de la forme et de la taille, de particules au sein d’un écoulement, y compris en géométries astigmatiques, alors que la seconde donne accès à la taille et à l’indice de réfraction d’une particule isolée ou d’un nuage de particules, ce qui, dans le contexte de l’optique linéaire, est directement liée à leur composition. Ces travaux visent à aller plus loin dans la caractérisation des écoulements multiphasiques avec ces deux techniques en poursuivant trois objectifs principaux: 1) proposer des solutions originales pour caractériser par holographie numérique en ligne le matériau des particules détectées, 2) repenser les méthodes inverses de la réfractométrie arc-en-ciel pour permettre l’étude de nuages de particules de composition variable et les gradients autour d’une goutte sessile, 3) évaluer l’applicabilité de ces différentes solutions sur des systèmes micro fluidiques.
Post-doc : réseau de neurones CNN - gestion des incertitudes dans la base de données d'apprentissage
L'objectif de ce postdoc est de développer un algorithme pour prendre en compte les incertitudes des données de la base d'apprentissage d'un réseau de neurones. Ce travail s'inscrit dans le contexte d'un projet d'estimation dynamique de l'état d'un procédé d'extraction liquide-liquide. En utilisant un simulateur qualifié du procédé et des mesures de suivi lors de son exploitation, il est possible d'estimer les paramètres opératoires et connaitre ainsi l'état du procédé. Cependant ces mesures sont entachées d'incertitudes et il est nécessaire de réconcilier les données pour obtenir le meilleur jeu de données à fournir au simulateur. Un réseau de neurone convolutifs (CNN) permettant d'inverser le simulateur est en développement (à partir des sorties mesurées, on peut être capable d'estimer les entrées à fournir au simulateur). L'objectif est d'évaluer l'impact des incertitudes de mesure sur la construction de ce réseau de neurones. La première étape sera de propager les incertitudes des mesures d'entrée à travers le simulateur à l'aide de la plateforme Uranie, développée par le CEA ISAS. Cette connaissance sera alors intégrée dans la boucle d'apprentissage du réseau de neurones. L'impact de ces incertitudes sur les résultats du réseau de neurones doit être évalué pour fiabiliser l'estimation de l'état du procédé par le réseau de neurones. A travers ce projet, nous sommes au cœur de la thématique du contrôle de procédés complexes par la simulation.