Vers un apprentissage fédéré et un affinement distribué efficace sur des dispositifs hétérogènes et à ressources restreintes
L’objectif de cette thèse est de développer des méthodes visant à améliorer l’efficacité des ressources dans le cadre de l’apprentissage fédéré (FL), en tenant compte des contraintes et de l’hétérogénéité des ressources des clients. Le travail portera dans un premier temps sur l’architecture classique client-serveur de l’apprentissage fédéré, avant d’étendre l’étude aux environnements fédérés décentralisés. Les méthodes proposées seront étudiées à la fois dans le contexte de l’entraînement fédéré de modèles et dans celui de l’affinement distribué de modèles de grande taille, tels que les grands modèles de langage (LLMs).
Développement d’une méthode de mesure en ligne des gaz radioactifs basée sur les scintillateurs poreux
En tant que laboratoire national de métrologie pour le domaine des rayonnements ionisants, le Laboratoire National Henri Becquerel (LNE-LNHB) du Commissariat à l’Énergie Atomique (CEA) dispose d’installations uniques dédiées à la métrologie des radionucléides, dont différents bancs de production d’étalons en phase liquide et d’autres pour le mélange de gaz radioactifs. Dans le cadre de précédents projets de recherche, une installation a été mise en place pour la production d’atmosphères de gaz radioactifs [1] afin de développer de nouveaux moyens d’essais et d’étalonnage répondant aux besoins de la recherche et de l’industrie dans ce domaine.
Une des grandes problématiques actuelles est de reproduire les conditions environnementales de manière la plus représentative possible, afin de répondre au mieux aux exigences réelles (principalement liées aux contraintes réglementaires) en termes d’activité volumique ou de conditions de mesure. Cette problématique générale concerne toutes les substances radioactives, mais elle est particulièrement importante actuellement pour les substances radioactives volatiles. À travers de nombreux projets et collaborations, le CEA/LNHB explore depuis plusieurs années de nouveaux moyens de détection plus performants que les techniques classiques de scintillation liquide. Parmi ces techniques, on peut citer de nouveaux scintillateurs inorganiques poreux [1] qui permettent non seulement la détection en ligne, mais aussi le dé-mélange en ligne d’émetteurs bêta pur (cette technique a été brevetée [2]).
L’objectif de cette thèse est de développer, de mettre en place et d’optimiser ces méthodes de mesure en les appliquant : 1) à un gaz radioactif pure, 2) en mélange multiples de gaz radioactifs émetteurs beta pure et de les identifier par « dé-mélange » dans le cas des scintillateurs poreux, et 3) de manière plus globale en scintillation liquide, cette possibilité ayant été démontrée récemment au LNHB et en cours de publication. Le dé-mélange a notamment un intérêt car il simplifie grandement les mesures de suivit environnementaux en scintillation notamment pour les mélanges 3H et 14C. Actuellement ils sont réalisés par de multiples prélèvements par bulleur puis mélange à un liquide scintillant et la méthode des triples marquages nécessitant plusieurs mois de préparation en étalonnage et quelques semaines d’expérience et préparation. Cette thèse sera directement en lien avec les travaux d’une seconde thèse sur le Compton-TDCR [1] (2025-2028), qui permettra de déterminer la courbe de réponse des scintillateurs.
Les enjeux scientifiques de ce projet sont donc liés à la métrologie des radionucléides et allient expérimentation, instrumentation et analyse pour le développement de méthodes de mesure. Il s’agira de:
- Développer une méthode d’analyse de dé-mélange d’émetteurs beta pur par scintillation en partant des premières idées publiées et déposées.
- D’évaluer la précision de ces dé-mélanges en estimant les incertitudes associées et les seuils de décision.
- De valider le dé-mélange en utilisant le banc gaz radioactif expérimental du laboratoire [1] pour différents gaz radioactifs 3H, 14C, 133Xe, 85Kr, 222Rn, etc. ou bien la scintillation liquide classique.
- D’améliorer le modèle en développant des outils basés sur la machine learning ou l’intelligence artificielle, s’ils sont nécessaires, pour des mélanges à multiples composantes.
Nouvelles contraintes expérimentales sur les constantes de couplage de l’interaction faible par la mesure en coïncidence de schémas de désintégration complexes
La caractérisation expérimentale précise des transitions bêta interdites non-uniques, représentant environ un tiers de toutes les transitions bêta connues, est un sujet à la fois important et très ardu. De fait, très peu d’études fiables existent dans la littérature. En effet, le spectre en énergie continu de ces transitions est difficile à mesurer précisément pour diverses raisons qui se cumulent les unes aux autres : grande diffusivité des électrons dans la matière et non-linéarité du système de détection, indisponibilité de certains radionucléides et présence d’impuretés, longues périodes de désintégration et complexité des schémas, etc. Des prédictions théoriques réalistes sont tout aussi difficiles car il est nécessaire de coupler des modélisations précises des structures atomiques et nucléaires des radionucléides à travers l’interaction faible, dans un même formalisme complètement relativiste. Pourtant, améliorer notre connaissance des transitions bêta interdites non-uniques est essentiel en métrologie de la radioactivité pour définir l’unité SI du becquerel dans le cas des émetteurs bêta purs. Cela peut avoir un impact fort en médecine nucléaire, pour l’industrie du nucléaire, et pour certaines thématiques de physique fondamentale, comme la recherche de matière noire et la physique des neutrinos de réacteurs.
Notre étude récente de la transition deuxième interdite non-unique du 99Tc, à la fois théorique et expérimentale, a mis en évidence que les transitions interdites non-uniques peuvent être particulièrement sensibles à la valeur effective des constantes de couplage de l’interaction faible. Ces dernières interviennent comme facteurs multiplicatifs des éléments de matrice nucléaires. L’utilisation de valeurs effectives permet de compenser les approximations employées dans les modèles de structure, telles que des corrélations simplifiées entre les nucléons dans l’espace de valence ou l’absence d’excitation du cœur. Cependant, leur ajustement ne peut se faire que par comparaison avec un spectre expérimental de grande précision. La prédictibilité des calculs théoriques, même les plus précis actuellement disponibles, est ainsi fortement remise en cause. S’il a déjà été démontré que des valeurs universelles ne peuvent être fixées, des valeurs pour chaque type de transition, ou pour un modèle nucléaire spécifique, sont possibles. Le but de ce sujet de thèse est donc d’établir de nouvelles contraintes expérimentales sur les constantes de couplage de l’interaction faible en mesurant précisément les spectres en énergie de transitions bêta. À terme, cela permettra d’établir des valeurs effectives moyennes robustes de ces constantes de couplage et d’obtenir un vrai pouvoir prédictif pour les calculs théoriques de désintégration bêta.
La plupart des transitions d’intérêt pour contraindre les constantes de couplage ont des énergies supérieures à 1 MeV et se situent au sein de schémas de désintégration complexes, avec émission de multiples photons gamma. Dans cette situation, la meilleure stratégie consiste en une détection bêta-gamma en coïncidence. Les techniques usuelles de détection en physique nucléaire sont appropriées mais nécessitent d’être extrêmement bien implémentées et contrôlées. Le doctorant pourra s’appuyer sur les résultats obtenus lors de deux thèses précédentes. Pour minimiser le phénomène d’auto-absorption des électrons dans la source, il devra améliorer une technique de préparation de sources radioactives ultra-minces développée au LNHB pour l’adapter aux activités importantes qui seront nécessaires. Il devra implémenter un nouveau dispositif de mesure, dans une chambre à vide dédiée, comprenant une détection en coïncidence de deux détecteurs silicium et deux détecteurs gamma. Plusieurs études seront nécessaires, mécaniques et par simulation Monte Carlo, pour optimiser la configuration géométrique en regard des différentes contraintes. L’optimisation de la chaîne d’électronique, l’acquisition, le traitement du signal, l’analyse des données, la déconvolution spectrale et l’élaboration d’un bilan d’incertitudes complet et robuste seront autant de sujets abordés. Ces développements instrumentaux permettront de mesurer avec une grande précision les spectres du 36Cl, du 59Fe, du 87Rb, du 141Ce, ou encore du 170Tm.
Ce sujet très complet permettra au doctorant d’acquérir des compétences instrumentales et d’analyse qui lui ouvriront de nombreuses opportunités de carrière. Le candidat devra posséder de bonnes connaissances en instrumentation nucléaire, en programmation et en simulations Monte Carlo, ainsi qu’une connaissance raisonnable des désintégrations nucléaires.
Développement de microcalorimètres magnétiques ultra haute résolution pour l’analyse isotopique d’actinides par spectrométrie de photons X et gamma
Le sujet de thèse porte sur le développement de microcalorimètres magnétiques (CMM) ultra haute résolution pour améliorer l’analyse isotopique d’actinides (uranium, plutonium) par spectrométrie X et gamma autour de 100 keV. Cette analyse, essentielle dans le cycle du combustible nucléaire et la lutte contre la prolifération, repose traditionnellement sur des détecteurs HPGe, dont la résolution limite la précision. Pour surmonter ces limites, le projet vise à utiliser des détecteurs cryogéniques de type CMM fonctionnant à des températures inférieures à 100 mK et capables d’atteindre une résolution énergétique dix fois meilleure que celle des HPGe. Les détecteurs CMM seront microfabriqués au CNRS/C2N avec des composants supraconducteurs et paramagnétiques, puis testés au LNHB. Une fois étalonnés, ils serviront à mesurer avec précision les spectres de photons des actinides afin de déterminer avec précision les paramètres fondamentaux atomiques et nucléaires des isotopes étudiés. Les résultats obtenus enrichiront les bases de données nucléaires et atomiques utilisées dans les codes de déconvolution permettant une analyse isotopique d'actinides plus fiable et précise.
Simulation des phénomènes d’interaction entre ondes ultrasonores et microstructure métalliques pour l’imagerie et la caractérisation
L’interaction des ondes avec la matière dépend fortement de la fréquence de ces ondes et de l’échelle de leurs longueurs d’onde au regard des propriétés du milieu considéré. Dans le cadre des applications d’imagerie ultrasonore qui nous importent, les échelles considérées pour les métaux sont généralement de l’ordre du millimètre (du dixième à plusieurs dizaines de millimètres). Or, selon les procédés de fabrication utilisés, les milieux métalliques qui sont souvent anisotropes peuvent également présenter une microstructure dont les hétérogénéités ont des dimensions caractéristiques du même ordre. Ainsi, les ondes ultrasonores se propageant à travers des métaux peuvent, dans certaines circonstances, être fortement affectées par les microstructures de ces derniers. Cela peut représenter une gêne pour certaines techniques ultrasonores (atténuation, bruit de structure) ou, au contraire, une opportunité pour estimer des propriétés locales du métal inspecté.
L’objectif général de la thèse proposée vise à approfondir la compréhension du lien entre microstructure et comportement des ondes ultrasonores pour de grandes classes de matériau en bénéficiant des savoirs combinés du LEM3 pour la génération de microstructure virtuelle et du CEA pour la simulation de la propagation d’ondes ultrasonores.
Le travail proposé combinera l’acquisition et l’analyse de données expérimentales (matériau et ultrasons), l’utilisation d’outils de simulation, et le traitement statistique de données. Cela permettra une analyse les comportements selon les classes de matériaux, voire la mise en place de procédures d’inversion permettant de caractériser une microstructure à partir d’un jeu de données ultrasonores. La combinaison de ces méthodes permettra une approche holistique contribuant à des avancées significatives dans le domaine.
Développement de stratégies de reconstruction à grandissement variable pour la tomographie X robotisée
Le Département Instrumentation Numérique regroupe des compétences très variées à travers plusieurs plateformes expérimentales et logicielles. Dans le Service Monitoring, Contrôle et Diagnostic, une des thématiques de recherche est l’inspection par méthodes RX. Dans ce cadre, une cellule d’inspection robotisée est en service depuis plusieurs années et sert comme plateforme d’expérimentation pour des développements algorithmiques et sur le plan de l’instrumentation. Un enjeu important des configurations de scan robotisées est la possibilité d’inspecter des pièces de grandes dimensions. Pour la plupart des cas d’application, des zones d’intérêt sont définies, pour lesquelles une résolution spatiale plus élevée est souhaitée. Dans ce contexte, un programme comportant plusieurs axes de développement est proposé avec l’objectif principal de faciliter la mise en œuvre et l’utilisation pour des cas d’application industriels.
Un premier volet du travail consistera à développer des algorithmes de reconstruction tomographique pour une stratégie à grandissement variable, via une approche analytique comme proposé par Dennerlein [1] et ensuite d’adapter des algorithmes itératifs de type SART.
Un deuxième volet concernera l’adaptation des algorithmes pour permettre une représentation multi-échelle des volumes reconstruits, par des décompositions de type de type octree ou ondelettes. Une approche de corrélation entre les données expérimentales et le modèle de la pièce inspectée permettra une meilleure adaptation pour améliorer la méthodologie de tomographie VOI (volume d’intérêt).
Un troisième volet visera la phase de validation expérimentale et aussi le développement d’un système de vérification du positionnement des éléments de la scène à l’aide de capteurs de distance. Une mesure simultanée de la distance source – surface de la pièce avec la prise d’image radiographique permettra de corriger les erreurs de positionnement pour chaque acquisition et de les intégrer à terme directement dans le processus de reconstruction.
Architecture pour système embarquée de Cartographie Automatisée et Fiabilisée d’installations indoor
Les travaux de recherche proposés s’intéressent à la localisation en 3D des données issues de mesures à l’intérieur de bâtiments, où les systèmes de localisation satellitaires, tels que le GPS, ne sont pas opérationnels. Différentes solutions existent dans la littérature, elles s’appuient notamment sur l’utilisation d’algorithmes de type SLAM (Simultaneous Localization And Mapping), mais la reconstruction 3D est généralement effectuée a posteriori. Afin de pouvoir proposer ce type d’approche pour des systèmes embarqués, une première thèse a été menée et a conduit au choix des algorithmes à embarquer et à une ébauche de l’architecture électronique. Une première preuve de concept a également été mise en œuvre. Dans la continuité de ces travaux, la thèse devra proposer une méthode permettant au dispositif de localisation d’être facilement embarqué sur une large gamme d’équipements de mesure nucléaire (radiamètre, contaminamètre, spectrométrie portable…). Les travaux ne se limitent pas à une simple phase d’intégration, ils nécessitent en effet une exploration architecturale qui reposera sur des approches d’Adéquation Algorithme Architecture (AAA). Ces approches permettront de respecter différents critères, tel que poids et encombrement faible pour ne pas compromettre l’ergonomie pour les opérateurs réalisant les cartographies et qualité de la reconstruction pour assurer la fiabilité des données d’entrée pour les modèles du Jumeau Numérique.
Développement d'un spectro-imageur gamma/neutron transportable et de haute sensibilité pour la reconstruction et l'identification des points chauds radioactifs lors des opérations de démantèlement et d'assainissement
La reconstruction de points chauds radioactifs constitue un défi significatif lors des phases de caractérisation de radioéléments dans des environnements ayant été impactés par une activité radiologique ou nucléaire. Cette proposition de thèse vise à aborder cette problématique à travers le développement d’un instrument multimodal compact, de haute sensibilité pour évaluer et caractériser les contributions gamma et neutrons. Ce système permettra ainsi de répondre aux enjeux rencontrés lors des opérations d'assainissement et de démantèlement (A&D) des sites de l’industrie nucléaire. Pour ce faire, il intégrera des fonctionnalités de spectro-imagerie, en vue de garantir l’identification et la localisation des radioéléments présents. La littérature a déjà démontré les avantages et intérêts de la combinaison de la spectrométrie et de l’imagerie des rayonnements ionisants. Cependant, les solutions proposées présentent des difficultés de déploiement des systèmes de mesure (encombrement, masse), mais aussi de sensibilité incompatible avec les contraintes terrain. Les résultats obtenus dans le cadre de travaux de thèse menés au SIMRI (Service Instrumentation et Métrologie des Rayonnements Ionisants) permettent d'envisager le développement d'un prototype de spectro-imageur gamma et neutronique.
Développement de la méthode Compton-TDCR pour la métrologie des scintillateurs
Les objectifs de cette thèse se situent en amont du côté applicatif, dans le domaine de la métrologie des radionucléides. Ils visent à obtenir des informations essentielles pour la compréhension des mécanismes de scintillation. Ce sujet constitue une nouvelle discipline pour le laboratoire national de métrologie, inexistante dans les autres laboratoires, et porte spécifiquement sur la métrologie des scintillateurs. Les travaux seront axés sur l’instrumentation et l’analyse des résultats, permettant une meilleure compréhension des phénomènes physiques sous-jacents. Il en résulte la co-direction de thèse entre Benoit Sabot (expert en métrologie de la radioactivité) et Christophe Dujardin (expert en scintillation).
L’un des objectifs expérimentaux majeurs de la thèse sera la mise en place de la nouvelle installation Compton-TDCR [7], permettant la mesure absolue du rendement de scintillation en fonction de l’énergie des électrons. Ce dispositif sera conçu par impression 3D et intègrera des détecteurs germanium haute pureté (GeHP) afin d’augmenter la précision des mesures. Après la caractérisation en énergie et en rendement de ces détecteurs, ils seront intégrés dans le montage final. L’étudiant sera en charge du traitement des signaux à l’aide d’un module numérique générant des fichiers List-Mode. Ces données seront ensuite analysées par un logiciel existant développé en Rust, doté d’une interface Python, actuellement limité à quatre voies. Le nouveau dispositif intégrant jusqu’à trois détecteurs GeHP en plus des trois voies de photomultiplicateurs, il sera nécessaire d’adapter le logiciel pour assurer un traitement optimisé des informations obtenues. Après un réglage précis de l’électronique et une série de tests expérimentaux, les modifications logicielles devront être mises en œuvre afin de garantir l’exploitation complète des données fournies par la plateforme.
Une fois cette première étape achevée et la plateforme fonctionnelle, l’étudiant travaillera sur la compréhension des phénomènes de scintillation. Dans un premier temps, les études porteront sur des matériaux standards tels que les scintillateurs organiques (liquides ou plastiques) et inorganiques. Par la suite, l’investigation s’étendra à des matériaux encore peu explorés, comme les scintillateurs poreux. Cette phase nécessitera une collaboration étroite avec l’Université de Lyon, en particulier avec l’Institut Lumière Matière, où seront réalisées des mesures complémentaires permettant d’affiner l’analyse des phénomènes de scintillation, de compléter les résultats obtenus au laboratoire d’effecteur des simulations permettant de coupler les différents types d’expériences.
L’objectif final de cette installation est d’établir une méthodologie de métrologie des scintillateurs, permettant d’accéder à la courbe de réponse de ces matériaux en fonction des énergies des électrons interagissant dans le milieu, ainsi qu’à leurs propriétés temporelles. Ce travail ouvrira la voie à de nouvelles méthodes de mesure des rayonnements ionisants et apportera une contribution significative à la communauté scientifique dans ce domaine.
Moniteur de Faisceau en Diamant pour la Thérapie FLASH
L'optimisation de la dose délivrée à la tumeur nécessite des techniques de traitement avancées. Une approche prometteuse consiste à délivrer la dose en utilisant l'irradiation à très haut débit de dose (Ultra High Dose Rate – UHDR ou radiothérapie FLASH), avec l'optimisation temporelle comme stratégie clé. Des études récentes ont mis en évidence l'efficacité de l'irradiation FLASH utilisant des électrons, montrant des capacités de destructions tumorales similaires à celles obtenues avec une irradiation conventionnelle mais avec un impact réduit sur les tissus sains. Pour exploiter pleinement ce potentiel, une nouvelle approche consistera à utiliser des faisceaux innovants, tels que les faisceaux d'électrons de haute énergie et à hauts débits de dose instantanés et présentant des doses par impulsion plusieurs ordres de grandeur supérieurs à ceux produits par les sources d’irradiation conventionnelles. Ces faisceaux prometteurs présentent un défi majeur pour leur monitoring et mesure, principalement en raison du débit de dose élevé pour lequel les systèmes de mesure actuels ne sont pas prévus de fonctionner.
Le Laboratoire de Capteurs et Instrumentation pour la Mesure (CEA-List) collaborera avec l'Institut Curie dans le cadre du projet FRATHEA. Nous proposons de développer un nouveau moniteur faisceau à base de diamant, connecté à une électronique dédiée, afin d'obtenir des mesures précises de la dose et de la forme des faisceaux pour des faisceaux d'électrons et de protons à haute énergie et haut débit de dose. Des techniques expérimentales interdisciplinaires, incluant la croissance de diamants, la microfabrication de dispositifs, la caractérisation des dispositifs sous sources radioactives et la caractérisation finale avec des faisceaux d'électrons et protons, seront utilisées pour le prototypage et l'évaluation du moniteur à faisceau en diamant.
Dans le cadre du projet FRATHEA, le doctorant travaillera sur les tâches suivantes :
· Croissance de structures de diamants monocristallin (scCVD) optimisées
· Caractérisation des propriétés électroniques des matériaux de diamant synthétisés
· Estimation des caractéristiques de réponse à la dose d'un prototype simplifié (brique élémentaire)
· Fabrication d'un moniteur de faisceau pixelisé
· Participation aux temps de faisceaux à l'Institut Curie pour les tests des dispositifs avec des faisceaux pré-cliniques
Compétences requises :
· Solide base en physique des semi-conducteurs et instrumentation
· Connaissance des détecteurs de rayonnement et des interactions rayonnement-matière
· Capacité à travailler efficacement en équipe et à faire preuve de rigueur technique dans les mesures
Compétences supplémentaires :
· Connaissances en électronique, y compris le traitement du signal, les amplificateurs, les oscilloscopes, etc.
· Familiarité avec la fabrication de dispositifs
· Expérience antérieure de travail avec des matériaux en diamant (atout mais pas obligatoire)
Profil :
· Niveau Master (M2) ou école d'ingénieur, spécialisation en mesures physiques ou instrumentation
Durée du doctorat : 3 ans
Date de début : Dernier semestre de 2025
Contact :
Michal Pomorski : michal.pomorski@cea.fr
Guillaume Boissonnat: guillaume.boissonnat@cea.fr
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