Les préoccupations environnementales ont conduit à une forte baisse des rejets issus des activités du CEA. Pourtant, ces rejets autorisés ont parfois pu conduire à des marquages au voisinage de certains sites. Les temps de transferts dans l’environnement ont pour effet de décaler le moment où l’augmentation de concentration d’une substance donnée est observée après son rejet. Ainsi, la plupart des préoccupations environnementales actuelles résultent d’activités passées et autorisées dans un cadre qui n’est plus le cadre actuel. Le CEA doit rendre compte de cela à des organismes de contrôles, collectivités locales ou associations. L’évolution de la législation ainsi que l’évolution de la perception et des attentes des populations riveraines et de la société en général ont conduit à la mise en œuvre de dispositifs de concertation, auxquelles s’ajoute le rôle des médias.

L’objectif est de produire une analyse des relations entre les sites du CEA et la société sur le thème de l’environnement. Pour la première fois dans le cadre d’une collaboration entre l’ENS et le CEA et d’un rapprochement avec le CERES, un projet de postdoctorat est proposé pour analyser sous l’angle «environnement et société» le cas de sites du CEA. Cette approche novatrice et pluridisciplinaire associera des experts des questions environnementales tant du domaine des sciences de la Terre que des domaines de la sociologie, de l’anthropologie, de l’histoire et de la philosophie.

Sur des critères à définir, quelques sites seront sélectionnés en privilégiant les comparaisons quantitatives et qualitatives. La recherche se fondera sur les apports de la sociologie des sciences, des techniques et de l’action publique environnementale pour réaliser une socio-histoire des dispositifs institués et des controverses locales depuis les trente dernières années. La méthode permettra de collecter des données qualitatives de différents types : des entretiens, des observations et des revues de presse.