Le CEA étudie actuellement un projet de cœur de réacteur 4ème génération à neutrons rapides (RNR) intrinsèquement sûr [1], fonctionnant avec de faibles puissances linéiques ce qui conduit à une rétention accrue des gaz de fission dans le combustible. Il est nécessaire, pour conforter les gains attendus en marge de sûreté, de disposer d’une modélisation fine de la thermomécanique de ce concept. Le modèle de comportement des gaz de fission actuellement utilisé au CEA dans l’outil GERMINAL de simulation de l’aiguille combustible RNR, intégré dans la plateforme PLEIADES, est basé sur une approche macroscopique empirique dont la base de calibration est centrée sur des objets irradiés à forte puissance, présentant une faible rétention gazeuse [2]. Ce sujet de post-doctorat vise à étendre aux RNR un modèle de gaz existant, MARGARET, qui a été développé pour les combustibles oxydes dans les réacteurs à eau pressurisée (REP) [3] et qui en outre s’avère pertinent pour les fonctionnements à basse puissance. Une des difficultés sera la prise en compte de l’évolution de la microstructure du combustible qui est plus importante en RNR qu’en REP et qui a été abordée dans [4]. La première partie du travail consistera à intégrer le modèle de gaz MARGARET dans l’outil de calcul GERMINAL. Cette tâche nécessitera de coupler les grandeurs associées à la résolution des équilibres des différentes physiques (thermique, mécanique, et gonflement gazeux) pour construire le schéma de couplage. La seconde partie du travail s’intéressera aux différentes composantes à l’origine du gonflement, via l’analyse détaillée des examens post-irradiatoires destructifs réalisés au CEA Cadarache (LECA – Laboratoire d’Examens des Combustibles Actifs). Des outils d’analyse d’image pourront être utilisés pour caractériser la distribution de la porosité dans le combustible. Sur cette base, il sera ensuite nécessaire de calibrer les paramètres du modèle MARGARET pour réduire les écarts entre calculs et mesures.