Elaboration de bases de données pour l’identification de radionucléides par réseaux de neurones (projet NANTISTA)
Le projet NANTISTA (Neuromorphic Architecture for Nuclear Threat Identification for SecuriTy Applications) s’inscrit dans le cadre de la prévention du trafic illicite des matières nucléaires pouvant être passées aux frontières internationales. L’objectif est le développement d’une plateforme de détection à base de scintillateurs plastiques pour l’identification rapide par réseaux de neurones des radionucléides tels que les matières fissiles. Le sujet post-doctoral porte sur le développement de la chaîne de mesures et sur l’élaboration de bases de données pour l’apprentissage et l’optimisation des réseaux de neurones. Les bases de données seront construites à partir de mesures expérimentales avec des sources radioactives. Des simulations rayonnement-matière (codes Monte Carlo Geant4 ou Penelope) seront également implémentées afin d’enrichir ces bases de données.
Conception et réalisation d’un retour d’effort par sens électrique pour la téléopération de bras sous-marins et aériens
Depuis quelques années, le groupe Robotique Bio-inspirée de l’équipe Robotique de l’IRCCyN développe un mode de perception bio-inspiré de certains poissons des eaux douces tropicales: le sens électrique. De nature active, ce sens est basé sur la perception des distorsions par l’environnement d’un champ électrique produit par le poisson. Basé sur ce principe l’Irccyn a développé, dans le contexte d’un projet Européen nommé Angels, le premier robot autonome sous-marin apte à se déplacer grâce au sens électrique. Dans l’avenir, CEA TECH et l’Irccyn veulent étendre ce premier résultat dans de multiples directions et notamment dans le contexte de la télé-opération des bras manipulateurs sous-marins et aériens avec retour haptique émulé par le sens électrique. Intégré dans le groupe de Robotique Bio-inspiré de l’IRCCYN, le post-doctorant devra contribuer au développement du sens électrique et à son usage pour la téléopération sous-marine et aérienne. Il participera à la conception et au développement de nouveaux capteurs inspirés des poissons électriques et à leur usage pour la robotique sous-marine téléopérée. Les résultats de ses travaux serviront de base au démonstrateur industriel (système de téléopération off-shore) qui doit être développé dans le cadre du projet CEA TECH / IRCCYN Robotique Bio-inspirée.
Développement de nouvelles méthodes spectrométriques pour la caractérisation de minerais uranifères
Le sujet du post-doctorat vise à développer de nouvelles méthodes d’analyse de spectres X/gamma pour la caractérisation de minerais uranifères, permettant d’exploiter les résultats de mesure obtenus dans le cadre des activités de prospection minière de l’industrie nucléaire. Le sujet se développera autour de deux axes majeurs. Le premier axe concernera le traitement de spectres gamma complexes, obtenus à l’aide de détecteurs moyennement résolus (de type NaI ou LaBr3) et visera à étudier la possibilité d’analyser des régions complexes du spectre par des méthodes de déconvolution par inférence bayésienne non paramétrique, en s’appuyant notamment sur le code SINBAD, initialement développé par le LIST pour le traitement des spectres HP-Ge. Le deuxième axe de recherche visera à obtenir une information spectrométrique à partir de spectres faiblement résolus acquis à l’aide de détecteurs NaI. Pour ces derniers, une approche traditionnelle basée sur l’analyse des pics photoélectriques n’est pas envisageable. Le problème sera posé ici sous la forme d’un problème inverse mettant en œuvre une modélisation de la réponse du détecteur et une reconstruction, selon une approche analogue à la tomographie. Les performances de différentes méthodes de reconstruction seront étudiées (reconstruction EM, bayésienne non paramétrique…).
Acquisition comprimée pour l’imagerie ultrasonore : développement de méthodes et réalisation d’un prototype de capteur
En contrôle non destructif ultrasonore, les capteurs multiéléments permettent d’inspecter les structures pour assurer la sécurité des sites et des installations. Le nombre d’éléments formant un capteur est aujourd’hui le facteur dimensionnant la méthode de contrôle : son efficacité et sa rapidité de scan mais aussi le coût et le volume de l’instrument. Ce projet vise à développer un prototype de capteur multiélément avec un nombre réduit d’éléments, mais sans détériorer la qualité de l’imagerie par rapport aux instruments existants. Pour ce faire, l’acquisition comprimée (en anglais Compressed Sensing ou CS), théorie récente de traitement de signal permettant d’outrepasser les contraintes d’échantillonnage classique et de reconstruire des signaux à partir de mesures fortement sous-échantillonnées, sera utilisée. Ainsi, le processus de mesure ultrasonore devra être entièrement repensé pour répondre aux conditions d’application du CS, en particulier l’incohérence et la parcimonie des mesures. Les résultats attendus de ce projet sont une réduction d’un facteur jusqu’à 5 du nombre d’éléments d’un capteur, ce qui constituerait une véritable révolution dans le domaine du contrôle, avec des applications directes dans la plupart des secteurs industriels.
Ce projet implique les entités suivantes du CEA Saclay: le Département d’Imagerie et de Simulation pour le Contrôle pour les aspects contrôle et capteur ultrasons ainsi que les laboratoires Neurospin et Cosmostat apportant leurs expertises dans le domaine de l’acquisition comprimée, principalement appliquée dans les domaines de l’imagerie médicale et de l’astrophysique respectivement. La collaboration de ces trois laboratoires, chacun parmi les leaders mondiaux dans leurs domaines respectifs, garantira la création d’une nouvelle famille de capteurs plus performants.
Méthodes de compensation (magnétique) pour la capture de forme à partir de capteurs d’orientation
Notre laboratoire travaille depuis quelques années sur la capture de forme (courbes et surfaces) en statique et en mouvement à partir de capteurs d’attitude, accéléromètres et magnétomètres par exemple, capables de fournir des informations sur leur propre orientation. Cependant, en conditions réelles les données capteurs ne fournissent pas exactement leur orientation, la mesure étant perturbée par des données extérieures (accélérations propres au mouvement, vibrations pour les uns, perturbations magnétiques pour les autres). Le but de ce travail est d’analyser ces perturbations et de proposer des prétraitements permettant de corriger les informations brutes des capteurs afin d’en extraire des données tangentielles fiables/cohérentes relativement à nos objectifs de reconstruction géométrique aussi bien dans un cadre statique que dynamique, sur quelques cas d’applications réelles telles que la présence d’éléments magnétiques perturbateurs dans l’environnement de capture.
Nous nous plaçons dans un premier temps dans le cadre de la reconstruction de la forme d’un tuyau métallique : nous cherchons alors à reconstruire une courbe avec des capteurs magnétiques perturbés (nous pourrons envisager la reconstruction de surfaces par la suite). Le travail demandé consiste à trouver les meilleures méthodes permettant de traiter ces informations perturbées, afin d’en extraire les données tangentielles nécessaires à la reconstruction de la forme (séparation de sources, fusion de données, modélisation de la perturbation, ajout d’une autre modalité capteur, etc, sont des pistes à explorer). Le post doc devra établir une étude bibliographique poussée, implémenter les différentes méthodes définies, mettre en œuvre ces méthodes en tests réels par le biais d’acquisitions de données avec notre système de capture de forme en environnement perturbé.
Dispositif d’analyse in situ par LIBS de milieux hostiles hautes températures
Le projet de recherche proposé vise à mettre au point un dispositif d’analyse in situ par la technique LIBS de milieux liquides en conditions extrêmes comme les matériaux à haute température de fusion ou les métaux liquides hautement volatils utilisés pour le développements de la production d’énergies décarbonnées. Le projet met en œuvre deux équipes du CEA spécialisées dans l’instrumentation LIBS, le développement analytique et les milieux à haute température.
A haute température, les métaux fondus présentent une forte réactivité en surface conduisant à des processus d’oxydation, nitruration... L’analyse non intrusive de cette surface par LIBS conduit à des résultats non représentatifs de la composition du métal fondu. Dans ce projet, un nouveau concept d’analyse intrusive en volume, basé sur un brassage mécanique couplé au dispositif d’analyse par LIBS est préconisé. Ce concept, protégé par un brevet CEA, permet le renouvellement de la surface du métal en fusion en maintenant une meilleure stabilité de la surface à analyser. Le projet aura pour objectif de mettre au point un démonstrateur dédié à l’analyse de tels milieux par LIBS, qui sera validé pour l’analyse d’impuretés dans le silicium liquide (T > 1450 °C) pendant les procédés de purification et de cristallisation pour les applications solaires photovoltaïques. A l’issue du projet, le système pourra être adapté puis testé au sein des équipes de la DEN pour l’analyse in situ de la pureté du sodium liquide, fluide caloporteur des réacteurs nucléaires de génération 4.
Fusion de données 3D issues de tomographie par rayons X et SIMS
Le service de caractérisation des matériaux et des composants du CEA-LETI s’est récemment doté de 2 outils expérimentaux pour effectuer de l’imagerie 3D à des résolutions spatiales atteignant 100nm. Il s’agit de la tomographie X dans un MEB et de la spectrométrie de masse assistée par usinage ionique. La tomographie X donne fournit des images 3D de la morphologie interne d’un objet. Le SIMS 3D fournit également une image 3D avec en plus une information chimique. Ces 2 techniques sont à l’état de l’art et il est envisagé de les associer afin d’obtenir une caractérisation 3D quantitative d’objets tels que les copper pillars en microélectronique, ou des électrodes Si utilisées comme anode dans des batteries Li-ion. Le sujet de post-doc sera centré sur l’analyse de données. Une phase de simulation pourra être envisagée afin d’implémenter et de tester des approches existantes en fusion de données 3D. Ces approches devront être améliorées et adaptées. Il s’agira ensuite de participer aux campagnes de mesure, et de traiter les jeux de données avec les approches précédemment validées. Dans un contexte très pragmatique, un certain goût pour les mathématiques appliquées et la programmation sont indispensables pour appréhender des algorithmes de fusion/reconstruction avec des approches d’abord basiques puis de plus en plus avancées (contraintes, régularisation, supériorisation, fusion Bayesienne,etc). Un docteur (éventuellement ingénieur) physicien étant très à l’aise avec l’informatique (Python, Matlab, C) et le traitement d’image est recherché, ou alors un docteur en mathématiques/informatique intéressé par les applications, dans les 2 cas avec une expérience en caractérisation. Il faudra faire l’interface dans une équipe transverse et donc avoir une certaine ouverture d’esprit et une bonne capacité d’écoute. De bonnes capacités rédactionnelles et orales sont requises (anglais français) pour valoriser les résultats (articles, conférences, brevet, séminaire internes).