Mécanismes de génération et de transformation des aérosols issus de la découpe du corium lors du futur démantèlement de Fukushima Daiichi.
Lors des accidents des réacteurs de Fukushima Daiichi, plusieurs centaines de tonnes de corium (mélanges issus de la fusion des cœurs des réacteurs et de leur interaction avec les structures environnantes) ont été formés. Le gouvernement japonais a pour plan de démanteler d’ici 30 à 40 ans la centrale de Fukushima, ce qui implique de récupérer les débris de corium qui s’y trouvent. Le CEA participe à plusieurs projets liés à la maîtrise du risque liés aux aérosols radioactifs issus de la découpe de corium.
L’objectif du stage postdoctoral est d’exploiter la grande base de données expérimentale issue de ces projets pour étudier les mécanismes de génération et de transformation de ces aérosols de découpe (thermique et/ou mécanique). Une source importante de génération des aérosols semble être un phénomène d'évaporation partielle/condensation voisin d'une distillation fractionnée. Une modélisation thermodynamique pourra être proposée, couplée avec certains effets cinétiques. Pour la découpe thermique, les analyses des aérosols devront être comparées à la microstructure des blocs de corium pour mettre en évidence et quantifier un relâchement privilégié de certaines phases.
Après une étude bibliographique, une synthèse des résultats expérimentaux obtenus sera menée à bien et complétée par des analyses chimiques ou cristallographiques.
Le post-doctorat se déroulera au sein d'un laboratoire expérimental d'une vingtaine de personnes au CEA Cadarache (institut IRESNE).
Recyclage des métaux d'intéret de panneaux solaires photovoltaïques
La production mondiale d'énergie solaire en 2023 a dépassé 1 TW, représentant les 3/4 de la production d'énergie renouvelable globale. D'après les projections, cette production sera doublée d'ici 10 ans, et multipliée par 20 d'ici 2050. Ce développement massif de la technologie solaire photovoltaïque induit de fait l'augmentation du volume de déchets liés à la fin de vie des panneaux solaires.
Il est essentiel de mettre en place dès aujourd'hui des méthodes de recyclage des métaux intégrés dans les panneaux solaires qui seront à traiter dans quelques années. Parmi ces métaux, l'argent et le cuivre sont des métaux stratégiques et dont la valeur commerciale rend le recyclage particulièrement intéressant.
Le but de ce projet est de développer une voie chimique de recyclage de l'argent et du cuivre sous forme de nanoparticules bimétalliques de type Cu@Ag. Ces nanoparticules devront être obtenues à partir de concentration en ces métaux classiquement rencontrées dans les cellules solaires c-Si. L'intérêt d'obtenir des nanoparticules réside dans leur capacité à être utilisées dans la conception d'encres conductrices utilisées pour la métallisation de cellules solaires en silicium. Une seconde étape consistera donc à formuler une encre à partir des nanoparticules obtenues.
Dans le cadre de la collaboration avec le LPH du centre CEA INES, la ou les encres préparées seront testées dans la métallisation de cellules solaires en silicium. Enfin, leurs performances seront mesurées et comparées à celles d'encres commerciales.
Développement de nouvelles résines recyclables et biosourcées pour l'allègement des composites dans les batteries
Les composites polymères renforcés par des fibres sont des matériaux haute performance obtenus à partir d'une résine thermodurcissable et d'un renfort de fibres continues que l'on retrouve dans les enveloppes des batteries à divers niveaux (batterie, module), et qui sont aujourd'hui pétro-sourcés et difficilement recyclables.
Les voies disponibles pour recycler de tels matériaux consistent à provoquer des ruptures des liaisons covalentes de la résine par voie chimique (acides ou oxydants forts) ou thermique (craquage), entrainant un coût énergétique important et des effluents difficiles à valoriser. Ces approches sont malgré tout développées aujourd’hui pour valoriser les fibres de carbone, qui représentent l’essentiel du coût des composites, la matrice thermodurcie étant sacrifiée.
Le sujet de post-doc consistera à développer des résines alternatives à celles utilisées dans les composites actuels et qui sera biosourcée et recyclable. Des monomères biosourcés seront sélectionnés et/ou modifiés, et la recyclabilité sera apportée par l'intégration de liaisons dynamiques dans le système qui fera l'objet d'une optimisation. Les résines seront caractérisées du point de vue chimique et mécanique. Ensuite, une version moussée de cette première résine sera développée et caractérisée également.
Les résines développées seront ensuite utilisées pour former des composites renforcés par des fibres (de carbone ou naturelles) qui seront également caractérisés et optimisés. En fin de projet, les résines développées permettront de former un prototype de composite pour une application dans les batteries.
EchaNgeur conçu et simulé via une CHAIne Numérique automatiséE
Le projet proposé couple des aspects numériques et expérimentaux pour développer des structures cellulaires d’échange de chaleur par fabrication additive (FA); il vise à automatiser la chaîne numérique Conception-Simulation pour des cas d’usages en Thermo-Hydraulique (T-H) et en thermo-mécanique (T-M), puis à fabriquer et tester des composants. Après des calculs 0D permettant de définir les ordres de grandeurs et proposer une nouvelle architecture, et en s’appuyant sur un programme interfaçant nTopology, SpaceClaim, Fluent Meshing et Fluent développé en amont du PTC, le post-doctorant appliquera le développement au cas d’un composant face au plasma. Une fois le design de l’échangeur optimal validé par CFD, sa compatibilité T-M sera vérifiée par calculs éléments finis. Des maquettes FA d’échangeurs seront ensuite fabriquées et testées (banc à hauts flux HADES).
Post-doctorant Electrochimie du solide / Matériaux céramiques et métalliques / Corrosion à haute température
La technologie haute température (650-850°C) à Oxydes Solides (SOCs) est l'une des technologies de convertisseurs électrochimiques les plus prometteuses en termes d'efficacité, de coût et de caractère réversible entre les modes pile à combustible (SOFC) et électrolyse (SOEC). Mieux comprendre et limiter les phénomènes d’oxydation et d’évaporation du chrome des interconnecteurs métalliques via l’utilisation de revêtements reste un enjeu majeur pour l’optimisation de la durabilité du système en fonctionnement SOFC et SOEC (dégradation 3000h). Le travail de post-doctorat constitue l’essentiel de ce projet et est financé en intégralité par celui-ci. L’évaluation de revêtements protecteurs ainsi que d’une couche de contact se fera principalement grâce à des caractérisations électrochimiques des performances et de la durabilité de la cellule adjacente ainsi que des caractérisations microstructurales post-test, comparé à l’acier nu. Cette étude devrait donner lieu à 1 publication et 1 présentation à l’EFCF en 2026 a minima.
Elaboration et caractérisation d'un composite oxyde/oxyde
Les composites fibreux à matrice céramique (CMC) sont une classe de matériaux qui combinent de bonnes propriétés mécaniques spécifiques (propriétés rapportées à leur densité) à une tenue à haute température (> 1000 °C) même sous atmosphère oxydante. Ils sont généralement constitués d’un renfort fibreux carbone ou céramique et d’une matrice céramique (carbure ou oxyde).
L’étude proposée porte sur la mise au point d’un CMC oxyde/oxyde à matrice faible possédant des propriétés diélectriques, thermiques et mécaniques adaptées.
Cette étude se fera en collaboration avec plusieurs laboratoires du CEA Le Ripault
Modélisation du comportement en corrosion des aciers inoxydables en milieu acide nitrique avec la température
La maîtrise du vieillissement des matériaux des équipements (principalement en acier inoxydable) de l'usine de recyclage du combustible nucléaire usé, fait l'objet d'une attention permanente notamment dans le cadre de la pérennisation de son activité (enjeu industriel majeur). Cette maîtrise passe par une meilleure compréhension des phénomènes de corrosion des aciers par l'acide nitrique (agent oxydant mis en jeu lors des étapes de recyclage), et in-fine par leur modélisation.
Les matériaux d’intérêt sont les aciers inoxydables austénitiques Cr-Ni, à très basse teneur en carbone. Une étude récente sur acier inoxydable riche en Si, qui a été développé dans le but d'améliorer la tenue en corrosion de ces aciers vis-à-vis de milieux très oxydants comme ceux rencontrés en certains endroits de l’usine [1, 2] ; a montré que la corrosion de cet acier était thermiquement activée entre 40 °C et 142 °C avec un comportement différent en-dessous et au-dessus de la température d’ébullition (107 °C) de la solution [3]. En effet, entre 40 °C et 107 °C, l’énergie d’activation est de 77 kJ/mol et au-dessus de l’ébullition, elle est beaucoup plus faible et vaut 20 kJ/mol. Cette différence peut être due à une barrière énergétique plus faible ou à une étape cinétiquement limitante différente.
L’enjeu de ce sujet post doctoral est de disposer d’un modèle de corrosion prédictif en fonction de la température (en deçà et au-delà de l’ébullition). Dans cet objectif, il sera important d’analyser et d’identifier les espèces impliquées dans le processus de corrosion (phase liquide et gaz) en fonction de la température mais aussi de caractériser les régimes d’ébullition. Ce modèle pourra expliquer la différence d’énergies d’activation de cet acier riche en Si en-dessous et au-dessus de la température d’ébullition d’une solution d’acide nitrique concentrée mais aussi permettra d’optimiser les procédés de l’usine où la température et/ou le flux thermique ont un rôle important.
Conception et essais accélérés de CFO de corrosion adaptés aux structures en béton armé
La corrosion des armatures de renfort en acier est la principale pathologie menaçant la durabilité des ouvrages de génie civil. Aujourd’hui le suivi des ouvrages est principalement réalisé au moyen d’inspections visuelles périodiques voire d’auscultations (potentiels de corrosion, mesures ultrasonores, carottages…) qui s’avèrent peu satisfaisantes. Il existe donc un besoin d’instrumentation capable de détecter l’initiation et la localisation de la corrosion des armatures dans les bétons et d’assurer un suivi à long terme (plusieurs dizaines d’années, voire plus). Dans le contexte des structures du GC, la réflectométrie dans le domaine fréquentiel (Optical Frequency-Domain Reflectometry - OFDR) apparaît comme une solution métrologique adaptée du fait de sa résolution centimétrique et de sa portée de mesure (70 mètres en version standard, soit plusieurs milliers de points de mesure le long d’une fibre optique).
Contenu du travail : Il sera d’adapter la conception de ce capteur à fibre optique (CFO) pour augmenter sa durabilité puis d’en vérifier l’applicabilité en laboratoire. Dans la pratique et dans un premier temps, la personne recrutée sera amenée à travailler sur la durabilité de la liaison entre la fibre optique et l’armature. Deux voies différentes sont envisagées : la projection de poudres céramiques par torche plasma et le sol-gel. Ces deux procédés sont exempts d’effet de pile car ils impliquent des matériaux isolants (céramiques) et sont déjà déployés dans l’industrie dans différents domaines civils et militaires. Dans un deuxième temps, des éprouvettes équipées avec le CFO seront testées en laboratoire selon les cas d’usage classiques du génie civil, à savoir : corrosion localisée (piquration induite par l’exposition aux ions chlorure) et corrosion uniforme (corrosion généralisée induite par la carbonatation du béton d’enrobage). Des acquisitions OFDR seront menées périodiquement dans le temps en parallèle à la métrologie conventionnelle (potentiel, etc.
Etude thermodynamique du système Nb-O-Zr pour le recyclage d'assemblages nucléaires
Lors du recyclage des combustibles nucléaires, les assemblages irradiés sont cisaillés en tronçons appelés coques. La matière nucléaire contenue dans les tronçons est dissoute en milieu acide et les éléments de structures et de gainage sont rincés puis compactés et conditionnés en colis CSD-C (Conteneur Standard de Déchets Compactés) relevant actuellement d’un stockage MA-VL dans CIGEO.
Le projet REGAIN (REcyclage des GAInes Nucléaires) est un projet soutenu dans le cadre du volet nucléaire de France Relance, dans la catégorie des « Solutions innovantes pour la gestion des matières et déchets radioactifs et la recherche d’alternatives au stockage géologique profond » . Il propose l’étude d’une solution alternative à la filière découlant du compactage des coques, dans le but d’optimiser la gestion des matériaux d’assemblage et de gainage irradiés. Cette solution repose sur une approche innovante et en rupture consistant à réduire le terme source radiologique des coques grâce à une succession d’opérations de décontamination dans l’objectif de limiter le volume de déchets ultimes : Une première étape de décontamination en actinides (An) et produits de fissions (PF) et une seconde étape de séparation du zirconium des produits d’activation de structure (PAS).
Afin d’alimenter les études sur le procédé industriel, une partie du projet REGAIN est dédié à la collecte et à l’établissement des données de base structurant les études du projet, à la fois sur des dimensions scientifiques, techniques et économiques.
Dans ce cadre, le CEA propose un post-doc avec l’objectif de développer une base de données thermodynamiques pour le système ternaire Nb-O-Zr à partir des données de la littérature et des données expérimentales collectées au sein du projet. Il sera possible au cours du projet de considérer la contribution d’une sélection de produits de fission. Le candidat pourra être amené à réaliser des expérimentations supplémentaires afin de compléter le jeu de données
Développement d’un outil de simulation du processus de piqûration d’un acier inoxydable utilisé pour l’entreposage des déchets nucléaires
Les déchets nucléaires de structure sont compactés dans des galettes, empilées dans un conteneur en acier inoxydable. Dans ces galettes de compactage sont placés différents matériaux de type métallique additionnés de matière organique, dont des déchets chlorés. Par dégradation radiolytique, ces derniers peuvent conduire à la formation de chlorure d’hydrogène HCl. Durant la phase d’entreposage, une humidité relative peut être présente au sein du conteneur, qui, additionnée au HCl, peut conduire à un phénomène de condensation, avec pour conséquence l’apparition, à la surface des matériaux, de condensats acides et concentrés en ions chlorures. Au contact de cet électrolyte acide et chloruré, un phénomène de piqûration est susceptible de s’amorcer à la surface d’un acier inoxydable. Il s’agit d’un phénomène local pouvant conduire au percement du matériau dans les cas extrêmes. L’amorçage de ce phénomène dépend de plusieurs facteurs : la morphologie de l’électrolyte, sa composition et son évolution dans le temps.
Si de nos jours ce phénomène est bien connu, le modéliser reste un défi majeur car il s’agit d’un problème multi physiques et multi paramètres couplés. De nombreuses questions restent ouvertes notamment au niveau des lois physiques et chimiques à utiliser ou comment représenter le processus de corrosion ?
L’objectif du post-doctorat est de développer un outil sous COMSOL capable de simuler l’amorçage et l’évolution dans le temps d’une piqûre à la surface d’un acier inoxydable. La démarche s’appuiera sur une modélisation mécaniste des processus (processus de transport de matière et ensemble des réactions chimiques et électrochimiques).
Le post doctorat se déroulera en plusieurs actions :
1-faire un état de l’art de la bibliographie afin de comprendre le phénomène de piqûration et d’identifier les lois nécessaires à la modélisation.
2-simuler la propagation de la piqûre pour établir un critère de propagation.
3-simuler l’amorçage du processus.