Influence de la largeur de bande et de la longueur d'onde du laser sur les instabilités paramétriques
Dans le cadre du projet Taranis initié par Thales et supporté par BPI France et en collaboration avec de nombreux partenaires scientifiques tels que le CEA/DAM, le CELIA et le LULI, un travail de dimensionnement d'une cible et d'un laser destiné à la production d'énergie en attaque directe va avoir lieu. Un prérequis à ce travail, est de comprendre les mécanismes d'interaction laser-plasma qui vont se produire lors du couplage du laser avec la cible. Ces mécanismes délétères pour la réussite des expériences de fusion peuvent être régulés par l'utilisation de laser dits « large-bande ». En outre, le choix de la longueur d'onde laser utilisée pour le dimensionnement de la cible et de l'architecture laser doit être défini. L’objectif du stage est d'étudier la croissance et l'évolution de ces instabilités (Brillouin, Raman) en présence de lasers « large bande » à la fois d'un point de vue expérimental que simulation, et ainsi de pouvoir définir les conditions lasers permettant de réduire ces instabilités paramétriques.
Plasticité cristalline en Dynamique Moléculaire classique et passage à l'échelle mésoscopique
Grâce aux nouvelles architectures des supercalculateurs, les simulations de dynamique moléculaire classique (DM) entreront bientôt dans le domaine du millier de milliard d’atomes, jamais atteint jusque là, devenant ainsi capables de représenter la plasticité des métaux à l’échelle du micron. Pour autant, de telles simulations génèrent une quantité considérable de données et la difficulté réside désormais dans leur exploitation, afin d'en extraire les ingrédients statistiques pertinents pour l’échelle de la plasticité « mésoscopique » (échelle des modèles continus).
L'évolution d'un matériau est complexe car elle dépend de lignes de défauts cristallins très étendues (les dislocations) dont l’évolution est régie par de nombreux mécanismes. Afin d'alimenter les modèles aux échelles supérieures, les grandeurs à extraire sont les vitesses et la longueur des dislocations, ainsi que leur évolution au cours du temps. L’extraction de ces données peut se faire par des techniques d'analyse spécifique basées sur la caractérisation de l'environnement local ('distortion score', 'local deformation'), a posteriori ou in situ au cours de la simulation. Enfin, les outils du machine learning peuvent intervenir afin d’analyser la statistique obtenue et d’en extraire et synthétiser (par réduction de modèle) une description minimale de la plasticité pour les modèles aux échelles supérieures.
Capteurs basés sur le pompage optique de l’hélium-4 métastable
La détection de champs magnétiques de très faible amplitude ouvre des nouvelles possibilités en imagerie médicale, géophysique et analyse chimique, entre autres. Les magnétomètres à pompage optique détiennent actuellement les records de justesse et bas-bruit en mesure magnétique [1]. Notre laboratoire travaille sur la magnétométrie à pompage optique d’ensembles thermalisés d’atomes d’hélium 4 en état métastable (un spin un électronique). Ces dernières années nous avons développé et qualifié la toute dernière génération de magnétomètres spatiaux, qui ont été mis en orbite fin 2013 par l’ESA et le CNES [2].
Nous nous intéressons maintenant à d’autres effets magnéto optiques de l’hélium métastable. En effet, le dichroïsme et la birefringence ont été observés sur l’hélium dès les premières expériences de pompage optique [3] mais, contrairement au cas des alcalins[4], les régimes non linéaires accessibles grace aux lasers ont été très peu étudiés. Ces régimes ouvrent des possibilités intéressantes pour la réalisation de nouveaux types de capteurs audelà des magnétomètres, capteurs qui seraient susceptibles d’adresser un plus large eventail d’applications industrielles.
Nous cherchons un candidat postdoc motivé pour travailler à la fois sur la comprehension de ces effets et sur leur mise en œuvre pour réaliser des capteurs ultra-précis. Le candidat doit être docteur en physique, idéalement avec des bases solides en physique atomique et/ou des lasers. Notre laboratoire est bien équipé et, au delà de son encadrement scientifique, le postdoc sera épaulé dans son travail par des ingénieurs experts en optique, développement électronique, matériaux magnétiques et simulations.
[1] Kominis et al., Nature 422 (2003)
[2] http://smsc.cnes.fr/SWARM
[3] Laloë, Leduc, Minguzzi, Journal de Physique, 30 (1969)
S. Pancharatnam, J. Phys. B: At. Mol. Phys. 1 (1968).
[4] Budker et al., Rev. Mod. Phys. 74 (2002)
Développement d’une mesure de Xe et Kr par « Cavity RingDown Spectroscopy » pour l’amélioration de la sûreté des réacteurs à neutrons rapides
L’augmentation de la demande énergétique mondiale a incité plusieurs pays à travailler sur des réacteurs nucléaires de 4ième génération, économes en minerai, plus sûrs, moins proliférant et générant des déchets moins toxiques. Dans ce cadre, la France doit concevoir le démonstrateur ASTRID, un réacteur à neutrons rapides, refroidi au sodium. Des techniques analytiques innovantes sont étudiées pour améliorer la sûreté et le pilotage du réacteur. L’apparition de faibles quantités de produits de fission xénon et krypton dans le ciel de pile, constitué d’argon, indique une rupture de gaine de combustible. La détection rapide, sensible et sélective (isotopique) de ces gaz rares par la technique CRDS (Cavity RingDown Spectroscopy) est en cours de développement et d’évaluation au CEA Saclay. Cette activité s’insère au département de physico-chimie (DPC) dans le service d’étude du comportement des radionucléides (SECR), dont une des missions est le développement des techniques d’analyse de gaz. Le service collabore avec D. Romanini du LIPhy, à l’Université J. Fourier de Grenoble, pour les mesures de traces par CRDS et OFCEAS (Optical Feedback Cavity Enhanced Absorption Spectroscopy).
Un banc de mesure CRDS couplé à une décharge luminescente a été mis en œuvre et mesure des fractions molaires inférieures à la partie par milliard de xénon dans l’argon. Pour quantifier les différents isotopes, le candidat devra prendre en compte la saturation optique de la transition dans l’analyse des données expérimentales. Les mesures optimisées et caractérisées pourront être ensuite appliquées au krypton.
A. Pailloux & al., depôt de brevet 11 62436 (2011)
P. Jacquet, A. Pailloux, submitted to J. Anal. Atom. Spectrom. (2013)
N. Sadeghi, J. Plasma Fusion Research 80 (9), pp 767-776 (2005)