Calculs d'évolution à grande échelle avec code Monte-Carlo de transport de neutrons
L'un des principaux objectifs de la physique des réacteurs modernes est d'effectuer des simulations multi-physiques fidèles du comportement d'un cœur de réacteur nucléaire, avec une description détaillée de la géométrie à l'échelle des crayons de combustible. Les calculs multi-physiques en conditions nominales impliquent un couplage entre un solveur de transport pour les neutrons et les précurseurs, des solveurs thermiques et thermohydrauliques pour le transfert de chaleur, et un solveur Bateman pour calculer l'évolution isotopique du combustible nucléaire au cours d'un cycle du réacteur. L'objectif de ce post-doc est de réaliser un tel calcul entièrement couplé, à l'aide de PATMOS, une mini-app Monte-Carlo pour le transport de neutrons, et de la plateforme de couplage C3PO, toutes deux développées au CEA. Le système cible est un cœur de la taille d'un réacteur commercial.
Simulation des écoulements multiphasiques réactifs gaz-liquide
L'objectif de ce travail postdoctoral est de développer et mettre en œuvre une méthode de simulation pour la modélisation d'incendies provoqués par une pulvérisation de sodium. Pour cela, deux aspects du problème sont à considérer: tout d'abord, il est nécessaire de proposer une représentation adéquate des gouttelettes de sodium (phase dispersée) depuis leur génération par un jet (phase séparée) jusqu'à leur comportement (mouvement, oxydation, combustion) dans l'atmosphère. Cela nécessite de dériver un modèle d'écoulement' prenant en compte plusieurs composants avec plusieurs régimes topologiques d'interface (dispersé et séparé). Deuxièmement, il est nécessaire de développer une stratégie de discrétisation robuste pour ce modèle d'écoulement complexe.
Le travail numérique sera mis en œuvre dans un nouvel outil numérique pour effectuer des simulations d'incendies provoqués par la pulvérisation de sodium développé au CEA. Cet outil est basé sur la bibliothèque CanoP. Canop est une bibliothèque conçue pour résoudre des problèmes de dynamique des fluides numériques en utilisant une approche de raffinement de maillage adaptatif basée sur des cellules et un calcul parallèle.
Application de la méthode Hybrid-High-Order (HHO) pour le traitement des effets non locaux en plasticité cristalline via une approche micromorphe
La description du comportement des matériaux à l’échelle cristalline est l’objet de nombreux travaux universitaires et présente un intérêt croissant dans les études de R&D à vocation industrielle. Cette description se fait classiquement à l’aide de lois de comportement décrivant l’évolution locale de l’état microstructural du matériau : déformation (visco-)plastique, densité de dislocations, etc. Le principal moteur de cette évolution est la cission résolue, projection de la contrainte locale sur chaque système de glissement du cristal.
Le formalisme de ces lois de comportement locales est aujourd’hui bien établi, que l’on considère des transformations infinitésimales ou des transformations finies, et bénéficie d’un support particulier au sein du générateur de code MFront. L’utilisation de MFront permet le partage des lois entre les solveurs du CEA (Manta, Cast3M, Europlexus, AMITEX_FFTP) et EDF (code_aster, Europlexus).
L’objectif du post-doctorat est de mettre en place une stratégie numérique robuste, permettant de résoudre de manière fiable des problèmes de structure utilisant des lois de plasticité cristalline non locales et garantissant la transférabilité des lois entre les codes du CEA et d’EDF.
Détection d’attaques dans l’infrastructure de contrôle distribué du réseau électrique
Afin de permettre l’émergence de réseaux d’énergie flexibles et résilients, il faut trouver des solutions aux défis auxquels ils font face. Dans le cadre de ce postdoc on s’intéresse en particulier à la numérisation et la protection des flux de données que cela entraînera, ainsi qu’aux problématiques de cybersécurité.
Dans le cadre du projet Tasting, et en collaboration avec RTE, l’opérateur français du réseau de transport de l’électricité, votre rôle sera de se pencher sur la protection des données de toutes les parties concernées. Le but est de vérifier des propriétés de sécurité sur les données dans des systèmes distribués, qui induisent un certain nombre d’incertitudes par construction.
Pour cela, vous élaborerez une méthodologie outillée pour la protection des données des acteurs du réseau électrique. L'approche sera basée sur les méthodes formelles de vérification à l'exécution appliquées à un système de contrôle distribué.
Cette offre de postdoc s'inscrit dans le cadre du projet TASTING qui vise à relever les principaux défis liés à la modernisation et à la sécurisation des systèmes électriques. Ce projet de 4 ans qui a commencé en 2023 adresse l’axe 3 de l'appel PEPR TASE "Solutions technologiques pour la numérisation des systèmes énergétiques intelligents", co-piloté par le CEA et le CNRS. Les défis scientifiques ciblés concernent l'infrastructure TIC, considérée comme un élément clé et un fournisseur de solutions pour les transformations profondes que nos infrastructures énergétiques subiront dans les décennies à venir.
Dans ce projet sont impliqués deux organismes nationaux de recherche, INRIA et le CEA au travers de son institut de recherche technologique de la direction de la recherche technologique CEA-List. Sont également impliqués 7 laboratoires académiques : le G2Elab, le GeePs, l’IRIT, le L2EP, le L2S et le SATIE, ainsi qu’un partenaire industriel, RTE, qui fournit différents use cases.
Conception de filtres de réception assistée par machine learning
Le CEA réalise des essais en vol d'objets spatiaux munis d'antennes pour réaliser des fonctions spécifiques relatives aux expérimentations embarquées sur les objets. Ces objets conçus par le CEA doivent fonctionner dans des environnements électriques, mécaniques et climatiques sévères ce qui demande un recours à des conceptions utilisant des technologies particulières, parfois en rupture. En particulier, la fonction de filtrage RF en réception nécessite des composants robustes mécaniquement et d'encombrement réduit tout en assurant des performances électriques exigeantes. La technologie SIW (Substrate Integrated Waveguide) permet d'accéder à tel compromis.
L'évolution des techniques de fabrication additive a rendu la fabrication de composants en technologie SIW de plus en plus accessible. Le SIW consiste à réaliser un guide d'onde électromagnétique au sein d'un substrat de circuit imprimé radiofréquence (RF). Cela permet de profiter des avantages liés à la propagation en guide d'onde volumique (faibles pertes notamment) sans compromettre l'intégration circuit. La conception de guides d'ondes SIW et de composants dérivés (comme les filtres à cavités) est cependant plus complexe du fait d'un plus grand nombre de variables physiques mises en jeu dans les modèles électromagnétiques. Un stage de fin d'études de 6 mois ayant abouti à la mise au point de méthodes de conception de filtres SIW a permis de mettre en exergue les difficultés liées à la conception de composants en SIW. Parmi les difficultés rencontrées, les couplages non-triviaux entre certaines variables de conception ont été mentionnés, et c'est précisément dans ce type de situation qu'il peut être intéressant d'évaluer l'apport de méthodes issues du domaine de l'IA. Ce contrat post-doctoral propose ainsi de concevoir des outils d'aide à la conception de filtres en technologie SIW basés sur l'entraînement de réseaux de neurones artificiels (Artificial Neural Network - ANN).
Caractérisation électro-optique de dispositifs actifs dans le visible et l’IR
Au sein du Département Intégration Hétérogène Silicium, le Laboratoire des Technologies et Composants pour la Visualisation (DIHS/LTCV)développe des systèmes OLEDs. Une de ces thématiques est axée sur l’élaboration d’OLEDs hybrides, associant dépôts par voie humide et dépôts par évaporation. Les applications visées vont des micro-écrans aux photodétecteurs, en passant par le lighting.
Dans le cadre du développement de son activité "OLEDs hybrides", le DIHS/LTCV recherche un(e) Post-doc en Electronique Organique pour un projet de recherche amont. Dans le cadre de ce poste, vous aurez en charge le développement d’empilements, la mise au point de caractérisation de dispositifs OLEDs. Une optimisation des cavités sera demandée en prenant en compte les caractéristiques des différentes couches.
Parallèlement, des mesures de caractérisations IV, CV, photoluminescence dans les domaines visibles et IR devront être adaptées pour nos applications.
Enfin, l’étude des interfaces par spectroscopie d’impédance et effet Hall pourront être menées.
Fusion de données 3D issues de tomographie par rayons X et SIMS
Le service de caractérisation des matériaux et des composants du CEA-LETI s’est récemment doté de 2 outils expérimentaux pour effectuer de l’imagerie 3D à des résolutions spatiales atteignant 100nm. Il s’agit de la tomographie X dans un MEB et de la spectrométrie de masse assistée par usinage ionique. La tomographie X donne fournit des images 3D de la morphologie interne d’un objet. Le SIMS 3D fournit également une image 3D avec en plus une information chimique. Ces 2 techniques sont à l’état de l’art et il est envisagé de les associer afin d’obtenir une caractérisation 3D quantitative d’objets tels que les copper pillars en microélectronique, ou des électrodes Si utilisées comme anode dans des batteries Li-ion. Le sujet de post-doc sera centré sur l’analyse de données. Une phase de simulation pourra être envisagée afin d’implémenter et de tester des approches existantes en fusion de données 3D. Ces approches devront être améliorées et adaptées. Il s’agira ensuite de participer aux campagnes de mesure, et de traiter les jeux de données avec les approches précédemment validées. Dans un contexte très pragmatique, un certain goût pour les mathématiques appliquées et la programmation sont indispensables pour appréhender des algorithmes de fusion/reconstruction avec des approches d’abord basiques puis de plus en plus avancées (contraintes, régularisation, supériorisation, fusion Bayesienne,etc). Un docteur (éventuellement ingénieur) physicien étant très à l’aise avec l’informatique (Python, Matlab, C) et le traitement d’image est recherché, ou alors un docteur en mathématiques/informatique intéressé par les applications, dans les 2 cas avec une expérience en caractérisation. Il faudra faire l’interface dans une équipe transverse et donc avoir une certaine ouverture d’esprit et une bonne capacité d’écoute. De bonnes capacités rédactionnelles et orales sont requises (anglais français) pour valoriser les résultats (articles, conférences, brevet, séminaire internes).
Utilisation des codes correcteurs pour la synthèse fiable des circuits combinatoires à partir de composants non-fiables
L’intégration des circuits nanométriques à partir de composants non-fiables a émergé comme l’un des défis majeurs pour la conception des futurs circuits électroniques. En effet, en raison d’une forte augmentation de la densité d’intégration, des tensions d’alimentation de plus en plus faibles et des variations dans le processus technologique, les dispositifs nanoélectroniques émergents seront intrinsèquement non-fiables. Pour que l’intégration à échelle nanométrique soit économiquement viable, de nouvelles solutions de tolérance aux fautes doivent être inventées pour le traitement et le stockage des données numériques.
Ce projet postdoctoral vise à développer des solutions innovantes de tolérance aux fautes, aussi bien au niveau circuit qu’au niveau système, qui sont fondamentalement basées sur des modèles mathématiques et algorithmiques de la théorie de l’information. Les solutions recherchées s’appuieront notamment sur l’utilisation de codes correcteurs d’erreurs spécifiques, capables de fournir une protection fiable contre les erreurs même lorsqu’ils opèrent sur du matériel non-fiable. Le but est d’élaborer les bases scientifiques et de fournir une première preuve du concept, condition essentielle pour aboutir à un changement de paradigme dans la conception des futurs circuits nanométriques.
Développement d’une plateforme logicielle pour la simulation de systèmes énergétiques
L’évolution des réseaux d’énergie vers les « smart-grid », avec notamment une forte pénétration de production de sources renouvelables, ainsi que le déploiement de systèmes de stockage, entraine une augmentation de la complexité de leur conception et de leur optimisation nécessitant de nouveaux outils de modélisation et de simulation. En particulier, ces outils devront être en mesure de considérer diverses sources d’énergie, divers vecteurs énergétiques et diverses technologies de conversion énergétique. De plus, ils devront également répondre à un besoin de simulation pour le dimensionnement optimal de systèmes énergétiques, et la conception de lois de gestion pour leur opération.
En effet, les outils de modélisation et de simulation disponibles aujourd’hui ne répondent que partiellement à cette problématique ; c’est pourquoi l’objectif du projet est de développer une plateforme de simulation, qui réponde aux besoins cités précédemment (multi-sources, multi-énergies, multi-technologies). Cette plateforme sera architecturée de façon à favoriser son ouverture et maximiser ses capacités à être transférée vers des acteurs industriels.
La problématique de réseaux multi-énergies devra pouvoir être prise en compte et la possibilité laissée à l’utilisateur d’intégrer ses propres modèles ou lois de gestion sera considérée.
Le projet se focalise sur l’architecture de la plateforme et sur la modélisation de cette architecture. Un outil logiciel de simulation sera développé à partir de l’architecture proposée. L’objectif de ce développement n’est pas de couvrir l’ensemble des applications que doit couvrir la plateforme, mais plutôt de valider la cohérence du modèle de l’architecture à travers une application ciblée.
Développement et caractérisation des récepteurs CPV (concentration photovoltaïque) pour des modules CPV à haut rendement
La CPV (concentration photovoltaïque) est une technologie très prometteuse pour la génération d’éléctricité à grande échelle. Elle profite des éléments optiques à faible coût, tels que miroirs ou lentilles, pour capturer la lumière du soleil et pour la concentrer dans des cellules de petite taille. Cette technologie, qui est déjà dans un stade industriel, est basée sur des cellules solaires multi-jonction (MJSC), qui ont des rendements jusqu’à 45%.
Le candidat travaillera dans des nouvelles architectures de récepteurs conçus à partir des cellules CPV à haut rendement qui seront ultérieurement intégrées dans des modules CPV de nouvelle génération. L’ingénieur(e) de recherche devra également apprendre à caractériser ces systèmes, pour lequel il / elle va utiliser les outils disponibles au Labo CPV à l’INES (CEA). D’autres nouvelles techniques de caractérisation peuvent être aussi nécessaires.
Le candidat doit être physicien ou ingénieur avec une spécialisation dans le domaine de la physique d’état solide, de l’électronique, de l’ingénierie électrique, de la mécatronique ou similaire. Il / elle doit être docteur, de préférence dans le domaine du photovoltaïque et particulièrement en CPV. De bonnes compétences linguistiques et l’expérience de laboratoire sont nécessaires.