Effet de la combinaison des radiations ionisantes et de molécules radio-sensibilisantes dans des modèles de cancer du sein
Le programme proposé vise à évaluer l'efficacité de molécules améliorant les effets de la radiothérapie, dans des modèles in vitro et in vivo de cancer du sein. Deux types de molécules, à savoir un inhibiteur de la maintenance du génome mitochondrial et un inhibiteur de la voie du Base Excision Repair feront l'objet d'un test d'efficacité de radiopotentialisation dans les modèles.
Les inhibiteurs pressentis, qu’ils ciblent la maintenance du génome mitochondrial ou la voie du BER, font déjà l’objet de recherches in vitro, au sein du laboratoire et chez des collaborateurs. Nous avons montré que l’inhibition des mécanismes étudiés permet une diminution de la réparation des cassures de l’ADN suivant un stress génotoxique. Durant ce projet, nous évaluerons les effets des inhibiteurs sur les réparations des dommages à l’ADN induits par les irradiations de différents types (conventionnelle, ultra haut débit de dose, voire débit de dose extrême), ainsi que les mécanismes associés.
Une variabilité de réponse aux combinaisons thérapeutiques est très fréquemment observée lors du passage des modèles in vitro aux modèles in vivo. Ainsi nous évaluerons les inhibiteurs d’une part sur des modèles de lignées cellulaires bien caractérisés au laboratoire, et correspondant à différents sous-types de cancer du sein. D’autre part, les études seront complétées par une validation des effets relevés in vitro sur un modèle murin de cancer du sein. Ce modèle de xénogreffes, développé dans des animaux immunocompétents, permet un suivi clinique, histologique, et immunitaire des animaux et de leurs tumeurs afin de confirmer l'intérêt des molécules pour une application thérapeutique en appui à la radiothérapie.
Ce programme bénéficiera des collaborations du laboratoire avec des physiciens et des chimistes, et des installations expérimentales et plateformes de l'IRCM (irradiation, expérimentation animale, microscopie, cytométrie, etc...)
Dimensionnement du cytosquelette en relation avec la taille et la fonction des cellules
Chaque type cellulaire, défini notamment par sa fonction, se caractérise par une gamme de taille qui lui est spécifique. En effet, la taille des cellules au sein d'un type cellulaire donné présente une distribution étroite qui peut varier de plusieurs ordres de grandeur entre les cellules les plus petites, telles que les globules rouges, et les plus grandes comme les cellules musculaires. Cette caractéristique de taille est essentiellement maintenue au cours de la vie d'un individu et demeure très conservée chez les mammifères. L’ensemble de ces caractéristiques suggère donc que le maintien d'une « taille appropriée » pour une cellule donnée pourrait jouer un rôle important dans l'accomplissement de ses fonctions.
Le cytosquelette d'actine, qui comprend différentes architectures intracellulaires stables et dynamiques, joue un rôle majeur dans la plasticité structurale des cellules en réponse à des changements de forme ou de taille. Nos travaux récents suggèrent que les réseaux d'actine développés à l'intérieur d'une cellule s'adaptent à la taille et au volume de la cellule lorsque ces derniers varient. Cependant, la compréhension du mécanisme par lequel les cellules adaptent le taux de renouvellement et l'organisation de leurs nombreuses structures en compétition pour un même pool de monomères d’actine demeure incomplète.
Dans ce projet, nous proposons donc d'étudier l'organisation et la dynamique des réseaux d'actine au sein de types de cellules présentant des différences de taille et de fonction fondamentales. En particulier, notre étude se concentrera sur la caractérisation de l'impact de l'organisation/dynamique de ces réseaux sur différentes fonctions cellulaires telles que la migration cellulaire ou la polarisation. La rétroaction entre la dynamique de l'architecture du cytosquelette, la taille et la fonction de la cellule sera également abordée en imposant des perturbations dans l’organisation du cytosquelette.
ROLE DE L'UNFOLDED PROTEIN RESPONSE DANS LE MAINTIEN DU STOCK DE CELLULES SOUCHES SPERMATOGONIALES CHEZ LA SOURIS ADULTE
Des conditions défavorables (stress oxydatif, déséquilibre des taux de lipides, de glucose ou de calcium, ou inflammation) provoquent l'accumulation de protéines anormales, induisant un stress du RE. L'Unfolded Protein Response (UPR) est activée pour restaurer l'homéostasie cellulaire, mais un stress sévère ou chronique entraîne la mort cellulaire par apoptose. Une dérégulation des voies de signalisation UPR favorise plusieurs maladies humaines (diabète, maladie de Parkinson, maladie d'Alzheimer, maladies du foie, cancer...), mais on ne sait rien de son rôle dans la stérilité de l'homme adulte.
La production de spermatozoïdes repose sur les cellules souches spermatogoniales (CSS) dont le stock est maintenu par autorenouvellement tout au long de la vie. Nous avons montré que l'activité clonogénique des CSS murines en culture est drastiquement réduite par induction de la différenciation cellulaire après induction d'un stress du RE. Un criblage HTS a identifié 2 des 3 branches UPR comme étant impliquées dans l'activité clonogénique des CSS de souris. Le rôle de ces 2 voies UPR sera étudié plus en détail afin de préciser si elles sont impliquées dans l'induction de mort cellulaire ou dans l'équilibre autorenouvellement/ différenciation. Dans les cultures de CSS de souris traitées, la mort cellulaire, le cycle cellulaire, l'induction de la différenciation et la synergie entre voies UPR seront analysés. L'effet de chaque voie étant médié par des facteurs transcriptionnels, les gènes cibles seront caractérisés par RNAseq afin d'identifier les réseaux géniques controlés par l'UPR impliqués dans le devenir des CSS. Pour la voie la plus pertinente, une étude in vivo permettra de confirmer le rôle du facteur UPR dans la fonction et le maintien des CSS.