Impact de la Modulation de Largeur d’Impulsion sur la Dérive des Composants à Semiconducteurs de Puissance

La modulation de largeur d’impulsion (MLI), également connue sous le nom de Pulse Width Modulation (PWM) en anglais, est une technique fondamentale en électronique de puissance. Elle sert à contrôler et à réguler la puissance fournie par un circuit en modifiant la largeur des impulsions électriques de commande. Dans le cadre d’un onduleur de traction automobile, cette modulation de largeur d’impulsion appliquée à un bras de pont à base de transistors de puissance permet de transformer le courant continu de la batterie en un courant alternatif envoyé aux enroulements du moteur tout en améliorant le taux de distorsion harmonique. L’impact de la MLI sur les performances et la fiabilité du moteur a été largement étudié depuis de nombreuses années. En revanche, l’impact de la MLI sur la fiabilité des composants qui constituent le module de puissance, a été moins étudié, et ce d’autant plus pour les modules de puissance à base de composants grand gap (typiquement SiC) qui sont relativement récents (et adoptés en masse depuis moins de 10 ans).
L’objectif principal de cette thèse de doctorat est donc de comprendre et de modéliser l'impact des différentes modulations de largeur d'impulsion (MLI) sur la dérive des composants à semiconducteurs de puissance en carbure de silicium (SiC).
Cette thèse vise à établir un lien entre les stress subis par les composants SiC et la dérive de leurs paramètres clés, tout en proposant une modulation MLI optimale pour maximiser les performances à long terme et la durée de vie des systèmes électroniques de puissance. En combinant des approches expérimentales et théoriques, cette recherche contribuera à une meilleure compréhension et à une amélioration des technologies de modulation de largeur d'impulsion, essentielles pour l'électronique de puissance moderne.

Acoustique et Electromagnétisme (AEM) : Nouvelles approches pour la caractérisation sécuritaire des composants de type SoCs

Des travaux menés au sein du CEA-Leti ont montré que les attaques physiques peuvent être une menace pour les mécanismes de sécurité des SoC (System on Chips). En effet, les injections de fautes par perturbation électromagnétique ont déjà conduit à une escalade de privilèges en s'authentifiant avec un mot de passe illégitime, ou plus récemment ont permis de contourner l'un des plus hauts niveaux de sécurité d'un SoC, qui est le Secure Boot. Cependant, les technologies intégrées dans ce type de cibles sont de plus en plus sophistiquées avec des dispositifs électroniques Package-on-Package (PoP) et des nœuds technologiques inférieurs ou égaux à 7 nm, comme le nouveau Samsung S20. La mise en œuvre de ces attaques nécessite des équipements de pointe non disponibles commercialement à ce jour (sonde de très petit diamètre, générateur d'impulsions de courant transitoire élevé, magnétomètre et capteurs de courant large bande à haute résolution spatiale, etc.). La thèse soutenue en 2022 par Clément Gaine [1] au sein de notre équipe a permis d'étudier plusieurs composants de la chaîne d'injection EM, notamment un élément principal comme la sonde d'injection électromagnétique. D’autres domaines sont à explorer, notamment la chaîne d’injection complète depuis le générateur d’impulsions jusqu’à la création d’une force électromotrice dans la cible, induite par la sonde EM via des gradients de courant très élevés (di/dt). La maîtrise de la chaîne complète permet de concevoir le système d’injection le plus adapté pour caractériser une cible de type smartphone et résoudre les verrous liés à ce type de cible tels que : la microarchitecture complexe, la pile logicielle multicouche, le packaging complexe avec notamment l’empilement de plusieurs composants sur une même puce (PoP).
L’objectif principal de cette thèse est d'étudier une nouvelle approche d’injection EM et son potentiel de contournement de certains mécanismes de sécurité d'un smartphone. Cela permettra de faire évoluer les outils de caractérisation en sécurité matérielle afin de répondre aux besoins croissants de la caractérisation sécuritaire des SoCs. En termes d’exploitation, le domaine FORENSIC est visé pour contourner et/ou compléter les limites des techniques de fouilles légales de données basées sur les vulnérabilités « 0-day » par l’exploitation de failles des implémentations matérielles qui ne peuvent être corrigées sur le même modèle de cible.
Pour atteindre cet objectif, le doctorant devra dans un premier temps caractériser, tester et valider la nouvelle approche d’attaque par commutation ultra-rapide et les moyens de mesures magnétométriques et ampérométriques récemment développés au laboratoire. En parallèle, le doctorant réalisera des travaux bibliographiques et expérimentaux sur le risque physiologique potentiellement lié à l’exposition à des impulsions EM de courte durée. Les résultats serviront à définir de nouveaux protocoles permettant aux opérateurs de réaliser leurs expériences d’injection EM dans un environnement sécurisé et à développer des standards dans ce domaine si nécessaire. Dans un second temps, le doctorant consacrera une partie de ses travaux à la modélisation du flux magnétique transitoire et du transfert de puissance induite dans des cibles à haute ou basse impédance, en s’intéressant à l’impact de l’orientation du champ ainsi que de la polarité de l’impulsion sur le modèle de défaut ou de glitch sur différents types de transistors (NMOS, PMOS, JFET).

[1] https://cea.hal.science/search/index/?q=*&authFullName_s=Cl%C3%A9ment%20Gaine
Plus d'information : https://vimeo.com/441318313 (video projet)

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