Impression 4D d'hydrogels de polysaccharides biocompatibles pour des applications biomédicales
L'impression 3D de matériaux intelligents capables de réagir sous l'action d'un stimulus, est appelé "impression 4D" et présente un intérêt croissant pour le développement de dispositifs médicaux innovants. Plusieurs matériaux préparés à partir de polymères de synthèse ont été décrits dans la littérature, et présentent la capacité de changer de forme sous l'action d'un stimulus tel que la température, une source lumineuse, un champ magnétique ou une modification du pH.
Afin de de transposer ce concept au domaine biomédical, ce sujet de thèse vise le développement d'hydrogels biosourcés à partir de polysaccharides naturels biocompatibles, imprimables en 3D et sensibles à différents stimuli. Les hydrogels développés seront en particulier capables de se déformer sous l'action de 2 stimuli différents : (i) une modification de la température, ou (ii) l'application d'un faisceau lumineux dans le domaine du proche infrarouge, permettant l'activation du matériau tout en évitant la dégradation de tissus biologiques. Pour cela, les chaines de polysaccharides seront d'abord fonctionnalisées avec des groupements thermosensibles (i), et des nanoparticules biocompatibles et capables d'absorber la lumière infrarouge seront intégrées dans les matériaux.
Il s'agit d'un projet à l'interface entre chimie (synthèse de polymères, synthèse de nanoparticules), physico-chimie (formulation et caractérisation d'hydrogels photoréticulables), sciences des matériaux (impression 3D, essais mécaniques) et biologie (études de cytotoxicité). D'autre part, les données générées par le doctorant seront utilisées par des outils d'intelligence artificielle, qui permettront d'accélérer le développement des hydrogels visés.
Impression de pièces haute performance en SiC pour l’électrolyse de l’acide fluorhydrique
Le fluor occupe une place essentielle dans le cycle du combustible nucléaire : il est un maillon indispensable pour la préparation du UF6 utilisé dans le procédé d’enrichissement de l’uranium employé dans les centrales nucléaires. Le fluor est produit par électrolyse du sel fondu KF-2 HF sur l’anode carbonée non graphitée entre 85°C et 100°C. La réaction de réduction qui a lieu à la cathode produit de l'hydrogène. Un cuve d’électrolyse est composé de couvercles, serpentins de refroidissement, diaphragme en alliage de nickel (67 %) et de cuivre (28 à 30 %). Cet alliage possède une résistance remarquable aux phénomènes de corrosion et d’érosion. L’augmentation du rendement énergétiques et de la durée de vie des composants nécessitent le replacement des matériaux et de redéfinir les procédés de fabrication. Aussi il est envisagé de remplacer ce matériau par une céramique haute performance, le carbure de silicium afin de développer de nouveaux diaphragmes à géométries plus complexes pour améliorer la séparation des gaz.
L’objectif de la thèse consistera à étudier les performances d’un matériau formulé à base de SiC, imprimé par fabrication additive et fritté afin d’obtenir des pièces de densités élevées (70-90%) et à faible taux d’oxygène pour être compatible avec l’électrolyse HF.
Une étude approfondie sera entreprise par des analyses IGA/ICP, MEB-MET/EDX sur des matériaux SiC développés et mis en forme par frittage flash (screening) afin de mettre en relation la nature du SiC, la densité et la localisation de l’oxygène. Une seconde étape portera sur la mise en forme par impression 3D du matériau sélectionné suivi de traitements thermiques de frittage avec comme verrou technologique l’obtention de pièces de densité élevée Les performances de ces pièces simples et complexes seront évaluées en milieu HF et sous bullage fluor. Ces mises en œuvre seront suivies de caractérisations afin d’établir des relations entre les propriétés du matériau obtenu par impression 3D (sa microstructure, sa densité, la présence d’oxygène) et ses performances.
Robustesse des métallisations épaisses réalisées sur des substrats céramiques 3D.
Une métallisation robuste et de qualité des substrats céramiques 3D est un élément clé de la réussite de ce projet et une nécessité quant à un futur développement industriel des travaux de recherche qui seront réalisés au cours de ces deux thèses.
Les travaux en cours sur la plateforme matériau du CEA de Toulouse fournissent déjà des résultats intéressant qui permettes d’envisager le premier sujet proposé ici. Toutefois, au cours de ces travaux, nous avons pu mettre en évidence qu’un travail conjoint entre les équipes matériaux et puissance permet d’améliorer la qualité des résultats en intégrant l’aspect design for reliability de la conception au matériau. C’est pourquoi, ce second sujet a pour vocation de traiter finement la réalisation des pièces céramiques 3D métallisées, afin de comprendre l’évolution des performances des pièces réalisées en fonctions des céramiques utilisées, des techniques de métallisations, de la nature des métaux, des designs, des process … utilisés.
Aussi, ce travail de thèse débutera par la réalisation de structures planes en céramique sur lesquelles seront réalisés des essais de métallisation en utilisant différentes techniques telles que le brasage des pistes, le dépôt de couches d’accroche suivi d’électroplating, …
Ces différentes techniques et interfaces seront soumises à des tests de vieillissement et de tenue mécanique. En outre, des caractérisations morphologiques seront réalisées. La qualité des interfaces pourra également être évaluée au moyen de caractérisations diélectrique (mesure de rigidité diélectriques, pertes diélectriques, I(V)).
Des éprouvettes seront également réalisées pour vérifier les caractéristiques mécanique, diélectrique et thermique de la céramique ce qui permettra d’alimenter le premier sujet de thèse en données matériaux.
En outre, pendant tout le déroulement de la thèse, des véhicules de test seront réalisés afin de définir les règles de design utilisable pour le dimensionnement du module de puissance.
Pour finir, des pièces céramiques 3D métallisées seront réalisées et caractérisés afin de permettre la réalisation du module de puissance définie dans le premier sujet de thèse.
Optimisation electro-thermique des modules de puissances Grand Gap par la fonctionnalisation de substrats céramiques 3D réalisés par impression 3D céramique (Al2O3/AlN)
Afin de tirer profit des composants grands Gap (GaN et SiC), il a été démontré la nécessiter de réduire les éléments parasites dans les cellules de commutation et donc dans les modules de puissance. La solution ‘triviale’ consiste donc à rendre les modules de puissance plus compacts pour résoudre cette problématique d’éléments parasites. Toutefois, cela se fait souvent au détriment de la thermique. Le sujet proposé ici a donc pour ambition de ne négliger aucun de ces aspects en bénéficiant des nouvelles libertés offertes par l’impression 3D céramique en terme de design et de performance.
Aussi, ce travail de thèse débutera par une étude des modules de puissance grand gap actuels, ce qui permettra au doctorant de compléter ses connaissances et de bien comprendre les limites de ces architectures : éléments parasites, parallélisassions, intégrité du signal, gestion de la thermique, décharges partielles ...
De ce premier bilan qui se veut le plus exhaustif possible, nous nous proposons de rechercher par simulation FEM 3D un ensemble de topologies réalisables par impression 3D céramique qui pourront répondre aux problématiques identifiées.
Sur la base de ces résultats, un nouveau module de puissance haute tension (800V-400A) pourra alors être conçu et réalisé.
Application de la fabrication additive pour la réalisation de combustibles nucléaires innovants en UO2
Le contexte:
La fabrication additive ou autrement nommée impression 3D s’impose progressivement comme un procédé de réalisation révolutionnant les principes traditionnels de conceptions. Ces technologies déjà en forte progression dans le monde de l’industrie est désormais en cours d’évaluation pour l’élaboration de combustibles nucléaires innovants. Le développement de nouveaux réacteurs, la recherche d’amélioration des performances du parc nucléaire actuel est un terrain fertile à l’émergence de nouveaux concepts souvent impossibles à fabriquer par la technique standard de la métallurgie des poudres.
Le Laboratoire des Combustibles Uranium (LCU) dont une des missions est l’étude des procédés de fabrication de combustible est engagé dans une démarche d’évaluation d’une technologie de fabrication additive appelée robocasting » ou micro-extrusion orientée vers la réalisation de matériaux CERMET à base d’UO2. Au cours des travaux précédents, des essais préliminaires prometteurs ont été réalisés sur matériaux non radioactifs et un atelier dédié a été mis en place.
Les objectifs
Le sujet proposé consiste à poursuivre l’étude sur matériau UO2 en utilisant ces nouveaux moyens.
Un large champ d’investigation s’ouvre ainsi pour l’optimisation des techniques et la compréhension de la physique des phénomènes mis en jeu.
Les travaux de thèse s’attacheront à l’utilisation des outils de stratégie de la recherche expérimentale (plans d’expériences) ainsi qu’à la modélisation du processus d’impression pour conduire à l’optimisation des objets fabriqués.
Ces études d’optimisation concerneront à la fois la formulation mais aussi l’ensemble des paramètres de la machine d’impression. Les travaux seront poursuivis jusqu’aux caractérisations des objets et à la démonstration de leurs performances.
Collaboration externe envisagée
Le doctorant pourra s’appuyer sur les compétences et expertises de différents laboratoires du CEA impliqués dans le projet ainsi que d’un cadre collaboratif académique (IRCER Limoges). Cette collaboration avec l'IRCER a déjà fait l'objet d'un précédent contrat, les équipes de l’IRCER ayant par ailleurs une large expérience des applications fabrication additive céramiques [1,2]. Il devra présenter un gout marqué pour l’approche expérimentale et quelques facilités pour l’utilisation d’outils numériques. Des connaissances en science des matériaux sont le minimum requis.
Dans le cadre de la collaboration entre l'IRCER (Limoges) et CEA (Institut IRESNE, Cadarache), des déplacements seront à prévoir pour bénéficier des équipements et des savoir-faire propres aux deux laboratoires.
Les travaux de thèse permettront à l’étudiant de valoriser ses compétences dans les domaines de la modélisation multiphysique ainsi que dans les champs d’application des technologies d’impression 3D.
Références:
1-Chartier, Pateloup et al, Techniques de l'Ingénieur (2018). https://unilim.hal.science/hal-02125522/
2-Bourret, Pateloup et al, J.Eur. Cer. Soc. 38 (2018) https://doi.org/10.1016/j.jeurceramsoc.2018.02.018