Électrodes positives composites dans les batteries à l’état solide : influence du procédé de fabrication sur les performances électrochimiques
Le développement de batteries tout solide (SSBs) à haute densité énergétique et à faible coût est essentiel pour l’adoption à grande échelle des technologies de stockage d’énergie de nouvelle génération. Parmi les différents candidats pour la cathode, le LiFePO4 (LFP) et le LiFe1??Mn?PO4 (LFMP) offrent des avantages en termes de sécurité et de coût, mais présentent des tensions de fonctionnement faibles et une cinétique limitée comparées aux oxydes lamellaires riches en nickel tels que le LiNi0.85Mn0.05Co0.1O2 (NMC85). Afin d’équilibrer densité énergétique, puissance et stabilité, ce projet de thèse vise à développer des cathodes composites combinant LFMP et NMC85 dans des proportions optimisées pour des configurations tout solide utilisant des électrolytes à base de soufre (Li6PS5Cl). Nous examinerons l’influence des méthodes de fabrication — notamment la préparation des électrodes faites à partir d’encres et l’optimisation du couple liant–solvant — sur les performances électrochimiques et structurales obtenues. Des caractérisations approfondies operando et in situ (XRD, Raman et RMN) seront menées afin d’élucider la diffusion du lithium, les mécanismes de transition de phase et le comportement rédox au sein des systèmes composites. La spectroscopie d’impédance électrochimique (EIS) et des méthodes de titration permettront de quantifier la cinétique du lithium à différents états de charge. En corrélant les conditions de fabrication, la microstructure et le comportement électrochimique, ce projet vise à identifier les compositions de cathodes et les stratégies de fabrication optimales pour des SSBs performantes et industrialisables. Au global, le projet vise à fournir une compréhension complète des relations structure–propriété dans les cathodes composites, ouvrant la voie à des batteries tout solide pratiques offrant une sécurité, une stabilité et une rentabilité accrues.
Synthèse d’aérogels organiques à partir de dérivés du polydicyclopentadiène
L'étude de la fusion par confinement inertiel du mélange deutérium + tritium (DT) est une problématique depuis longtemps abordée au CEA. Les expérimentations liées à cette thématique, effectuées au sein du laser mégajoule (LMJ), nécessitent l'utilisation de matériaux aux propriétés particulières. Cela concerne entre autres les mousses de polymères (aérogels organiques) composant les cibles de pré-ignition. De tels matériaux doivent notamment associer une très faible densité avec une tenue mécanique suffisante pour leur permettre d’être compatible avec le procédé de préparation utilisé. Dans ce contexte, le but est de travailler sur la préparation de ces aérogels polymériques CHx à base de polydicyclopentadiène (pDCPD) et autres polymères dérivés par polymérisation par ouverture de cycle par métathèse (ROMP) afin de produire des matériaux (i) de faible densité apparente (valeur ciblée dans le projet : inférieur à 50mg/CC), (ii) homogènes, (iii) présentant une (nano)porosité (ouverte) fine et (iv) usinables.
Les travaux de la thèse proposée seraient centrés sur trois axes :
1. la synthèse de nouveaux (co-)monomères
2. la préparation des aérogels organiques et leurs
3. l’exploitation des données par l'IA (opportunité)
Polymères fonctionnels pour l’électronique imprimée 3D/4D : de la rhéologie à la fonctionnalisation des matériaux
Cette thèse, menée sur la plateforme MAPP (CEA-Metz), s’inscrit dans le cadre du développement de procédés de fabrication additive 3D/4D et la mise en oeuvre de matériaux intelligents. L’objectif est de dépasser les limites d'intégration des architectures planaires traditionnelles (PCB, wafers) en explorant l’impression directe de fonctions électroniques au sein de pièces fabriquées par fusion de fils (FDM) ou extrusion (PEM, Robocasting). Le travail se concentre sur les polymères fonctionnels conducteurs, composés d’une matrice organique et de particules métalliques, dont les mécanismes de conduction (contacts directs, effet tunnel, conduction ionique) sont régis par le franchissement du seuil de percolation. L’étude portera sur la maîtrise de leur mise en œuvre, l’analyse de leur comportement rhéologique et électrique, ainsi que sur l’exploitation de leurs propriétés résisitives, piézorésistives et piézoélectriques pour concevoir de nouvelles fonctions capteurs (3D) et actionneurs (4D). Le doctorant disposera d’outils de caractérisation avancés et sera encadré par une équipe pluridisciplinaire spécialisée en fabrication additive, matériaux et microélectronique.