Le but de cette thèse est d'explorer l'Univers aux faibles brillances de surface sur un grand échantillon de galaxies dans les filaments cosmiques les plus proches (z<0.1) en exploitant les capacités uniques en imagerie et en spectroscopie de Euclid, mission qui sera lancée en 2023 par l’agence spatiale européenne et dans laquelle l’IRFU est fortement impliquée. Les simulations cosmologiques et les modèles théoriques prédisent une ségrégation morphologique des galaxies en bordure et au sein des grands filaments qui forment la toile cosmique, ainsi que des corrélations notables entre leur orientation et celle des grands filaments cosmiques. Cette ségrégation résulte d'effets de marée via i) la chute des galaxies vers les puits de potentiel gravitationnel creusés par la matière noire des filaments et ii) la circulation des galaxies au sein de ces mêmes filaments. À ce jour, cette signature n'a pas été explorée en détail dans l'Univers proche faute d'un grand relevé adéquat. Pourtant, comprendre ces alignements intrinsèques de galaxies a un double intérêt, non seulement pour comprendre la formation et l'évolution des galaxies en temps que tel (rôle de l’inné versus l’acquis) mais aussi car ces alignements polluent le signal cosmologique de cisaillement cosmique qui se manifeste par la mesure de déformations cohérentes des formes de galaxies. Ainsi, le télescope spatial Euclid permettra de contraindre les modèles d'évolution de l’Univers tout en apportant des éléments de réponse sur les alignements intrinsèques des galaxies qui affectent à plus haut redshift les mesures de cisaillement gravitationnel au coeur de la science première d’Euclid sur l'énergie sombre.