



Le chiffrement entièrement homomorphe (FHE, Fully Homomorphic Encryption) est une technologie qui permet d’effectuer des calculs directement sur des données chiffrées, ce qui signifie que l’on peut traiter des informations sans jamais connaître leur contenu réel. Par exemple, elle pourrait permettre d’effectuer des recherches en ligne où le serveur ne voit jamais ce que vous cherchez, ou encore des tâches d’inférence en intelligence artificielle sur des données privées qui demeurent entièrement confidentielles. Malgré son potentiel, les implémentations actuelles du FHE restent très coûteuses en calcul et nécessitent une puissance de traitement considérable, reposant généralement sur des processeurs (CPU) ou des cartes graphiques (GPU) haut de gamme, avec une consommation énergétique importante. En particulier, l’opération de bootstrapping représente un goulet d’étranglement majeur qui empêche une adoption à grande échelle. Les implémentations du FHE basées sur CPU peuvent dépasser 20 secondes sur des architectures x86 standards, tandis que les solutions ASIC personnalisées, bien que plus rapides, sont extrêmement coûteuses, dépassant souvent 150 mm² de surface en silicium. Ce projet de doctorat vise à accélérer le schéma TFHE, une variante plus légère et plus efficace du FHE. L’objectif est de concevoir et de prototyper des implémentations innovantes de TFHE sur des systèmes basés sur RISC-V, en visant une réduction significative de la latence du bootstrapping. La recherche explorera les synergies entre les techniques d’accélération matérielle développées pour la cryptographie post-quantique et celles applicables à TFHE, ainsi que des approches d'accélération de type "tightly-coupled" entre les cœurs RISC-V et les accélérateurs dédiés. Enfin, le projet étudiera la possibilité d’intégrer un domaine de calcul entièrement homomorphe directement au sein du jeu d’instructions du processeur.

